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Le réchauffement climatique s’accélère et ses effets frappent déjà la planète : températures records, fonte accélérée des glaces, hausse rapide du niveau de la mer et événements extrêmes plus fréquents. Alors que la COP30 se tient au Brésil, la pression monte pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et éviter des « basculements » irréversibles du système climatique.
Une hausse des températures plus rapide qu’avant
Des études récentes montrent que la température moyenne mondiale augmente désormais de 0,27 °C par décennie, soit environ 50 % plus vite que pendant les années 1990 et 2000, où le rythme était proche de 0,2 °C par décennie.
Les années 2023 et 2024 ont battu des records, et certains points de l’année 2025 ont également atteint des niveaux extrêmes. Ces constats s’appuient notamment sur une mise à jour des jeux de données fondamentaux utilisée par les rapports scientifiques internationaux (voir l’étude principale : https://essd.copernicus.org/articles/17/2641/2025/).
- La température mondiale a déjà augmenté d’environ 1,3 à 1,4 °C depuis l’ère préindustrielle, estime l’Organisation météorologique mondiale.
- Si les tendances actuelles se poursuivent, la planète devrait dépasser le seuil de 1,5 °C dès 2030.
Montée du niveau de la mer et fonte des glaces
Le niveau moyen des océans augmente plus vite qu’auparavant : environ 4,5 millimètres par an au cours de la dernière décennie, contre 1,85 millimètre par an depuis 1900.
La fonte des glaces est continue et s’est intensifiée depuis le début des observations des glaciers dans les années 1960. Entre 2021 et 2024, la planète a connu la pire période de perte de glace observée depuis ces relevés.
Conséquences :
- Accélération de l’élévation du niveau de la mer.
- Menaces pour l’approvisionnement en eau douce dans certaines régions.
- Augmentation du risque de catastrophes géologiques et modification durable des paysages montagneux.
La disparition de l’étendue glaciaire expose des eaux plus sombres qui absorbent davantage le rayonnement solaire, renforçant l’effet d’amplification locale de la chaleur et aggravant l’acidification des océans.
Points de basculement critiques : récifs, forêts et courants océaniques
Plusieurs éléments du système terrestre sont proches de seuils critiques susceptibles d’entraîner des changements rapides et irréversibles.
- Les récifs coralliens subissent un blanchissement massif dû aux vagues de chaleur marines et à l’acidification, et pourraient perdre entre 70 % et 90 % de leur surface d’ici le début des années 2030 si le réchauffement atteint 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle.
- La déforestation combinée au réchauffement menace la stabilité de la forêt amazonienne, qui pourrait basculer vers des paysages de type savane si la tendance se poursuit.
- Le ruissellement des eaux de fonte du Groenland risque d’affaiblir tôt la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (AMOC), perturbant les climats régionaux et océaniques.
Feux, sécheresse et impacts sanitaires
Les incendies de forêt et les épisodes de sécheresse restent des menaces majeures, amplifiées par le réchauffement climatique et la dégradation des écosystèmes.
Un rapport international recensant la période mars 2024–février 2025 a estimé qu’environ 3,7 millions de km² ont brûlé — une surface proche de la superficie combinée de l’Inde et de la Norvège — et ces incendies ont libéré davantage de carbone en raison de la combustion d’écosystèmes riches en matière organique (voir le rapport : https://essd.copernicus.org/articles/17/5377/2025/essd-17-5377-2025.html).
- En Europe, au milieu de septembre 2025, les émissions de carbone issues des feux ont atteint 12,9 millions de tonnes métriques, le niveau le plus élevé depuis 23 ans.
- Les vagues de chaleur augmentent déjà la mortalité : une étude estime environ 62 700 décès liés à la chaleur durant l’été record en Europe l’an dernier, sur 32 pays.
- La désertification progresse : une évaluation de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification indique qu’environ 77 % des terres sont devenues plus sèches au cours des trois dernières décennies jusqu’en 2020.
Selon Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification, d’ici 2050, trois personnes sur quatre — jusqu’à 7,5 milliards de personnes — pourraient ressentir les effets du manque d’eau dû à la sécheresse.
Un système interconnecté et le risque d’enchaînement des crises
Les chercheurs rappellent que les écosystèmes sont interconnectés : une bascule d’un élément peut déclencher une série d’effets en cascade à l’échelle mondiale.
Ces transformations peuvent devenir permanentes, même si les émissions de gaz à effet de serre étaient brusquement réduites, d’où l’urgence d’une action rapide et coordonnée.
- Perte irréversible des récifs et des services qu’ils rendent (biodiversité, pêches, protection côtière, tourisme).
- Modification des régimes climatiques régionaux et augmentation des risques socio-économiques.
- Impacts durables sur la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau et la santé publique.
COP30 : nécessité d’une réponse mondiale urgente
La conférence climatique mondiale au Brésil (COP30) est au centre des attentes : les scientifiques et décideurs appellent à dépasser les différends nationaux pour accélérer la réduction des émissions.
Les objectifs prioritaires sont clairs :
- Réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre pour limiter la durée pendant laquelle la planète dépasse le seuil de 1,5 °C.
- Renforcer les mesures d’adaptation et de résilience pour protéger les populations vulnérables.
- Financer la protection et la restauration des écosystèmes clés (récifs, forêts, zones humides) afin de réduire le risque de basculements.
Le temps presse : sans une action collective et ambitieuse, le monde court vers des changements climatiques pouvant provoquer des dommages irréversibles à grande échelle.

