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Comparatif militaire : Russie face aux pays européens

by Sara

Un rapport publié par le quotidien Le Figaro met en lumière une étude de l’Institut français des relations internationales (IFRI) qui compare, sur le plan militaire, la Russie à l’ensemble des 30 pays européens membres de l’OTAN. Les auteurs, Élie Tenenbaum et Dimitri Minik, s’appuient sur la base de données « The Military Balance » de l’International Institute for Strategic Studies (IISS) pour évaluer les atouts et les faiblesses de chaque camp.

La question centrale de l’étude est directe : en cas d’affrontement, quelle serait la valeur militaire d’une Europe unifiée face à la Russie ? Les réponses dressent un tableau nuancé, mêlant supériorités quantitatives et avantages qualitatifs selon les domaines — terre, air, mer, espace et dissuasion nucléaire.

Dépenses militaires

Selon les estimations de 2024, les dépenses militaires russes ont atteint environ 13 000 milliards de roubles, soit près de 145 milliards de dollars.

Lorsque l’on ajuste ce chiffre en fonction du pouvoir d’achat, l’étude indique qu’il équivaut à environ 460 milliards de dollars. Ce chiffre, recalculé, se rapproche du total des dépenses militaires des États européens membres de l’OTAN pour la même année.

Ce constat souligne l’importance d’analyser non seulement les montants budgétaires nominaux, mais aussi leur pouvoir d’achat effectif sur le terrain.

Forces terrestres

Sur le plan des effectifs, la Russie conserve un avantage numérique marqué : son armée de terre compte près de 950 000 soldats, contre environ 750 000 pour les forces terrestres des pays européens de l’OTAN.

Pour autant, l’étude relève que la force de l’Europe réside davantage dans la qualité : entraînement, maîtrise des tactiques interarmes et coopération opérationnelle offrent un avantage opérationnel significatif.

  • Russie : ~950 000 soldats de forces terrestres.
  • Europe (OTAN) : ~750 000 soldats terrestres.

La supériorité européenne tient donc à la professionnalisation et à l’interopérabilité des unités, malgré un déséquilibre numérique.

Forces aériennes

L’IFRI note un avantage européen dans le domaine aérien, tant en quantité qu’en qualité. L’Europe dispose de plus de 1 500 avions de combat, contre moins de 1 000 pour la Russie.

Cependant, la recherche de supériorité aérienne européenne doit tenir compte de lacunes opérationnelles identifiées par l’étude, notamment :

  • les stocks de munitions à reconstituer,
  • la nécessité d’améliorer la résilience face aux systèmes de défense aérienne ennemis.

Ces déficits peuvent limiter la capacité à convertir l’avantage numérique et technologique en supériorité persistante sur un théâtre d’opérations intense.

Supériorité navale

Sur le plan maritime, l’étude met en avant une supériorité qualitative de l’Europe : les marines européennes possèdent environ 100 grands bâtiments de surface, soit trois fois plus que la marine russe en chiffre brut.

Pourtant, la géographie joue en faveur de la Russie. Le positionnement russe le long de mers étroites complique la projection de puissance et la conversion de l’avantage naval européen en gains décisifs.

  • Mers encadrant la Russie : mer Noire (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2023/8/11/%D8%A7%D9%84%D8%A8%D8%AD%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B3%D9%88%D8%AF), mer Baltique (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2023/8/2/%D8%A8%D8%AD%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%A8%D9%84%D8%B7%D9%8A%D9%82-%D8%A3%D9%83%D8%A8%D8%B1-%D9%85%D8%B3%D8%A7%D8%AD%D8%A9-%D9%84%D9%84%D9%85%D9%8A%D8%A7%D9%87-%D9%82%D9%84%D9%8A%D9%84%D8%A9), et mer de Barents.

L’un des atouts maritimes russes réside dans son important stock de sous-marins, présenté par l’étude comme une « menace sérieuse » en raison des capacités européennes limitées en lutte anti-sous-marine.

Espace

Le bilan spatial apparaît « plus équilibré » : la Russie a hérité de l’héritage spatial soviétique et dispose d’un parc militaire de satellites supérieur à celui de l’Europe (environ 100 satellites contre 60).

Cependant, l’étude souligne l’impact des sanctions occidentales sur le secteur spatial russe. De nombreux satellites militaires russes sont aujourd’hui considérés comme vieillissants, et les perspectives de renouvellement restent incertaines.

Voir plus sur l’héritage spatial soviétique : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2016/10/19/%d8%a7%d9%84%d8%a7%d8%aa%d8%ad%d8%a7%d8%af-%d8%a7%d9%84%d8%b3%d9%88%d9%81%d9%8a%d8%a7%d8%aa%d9%8a-%d9%85%d9%86-%d8%a7%d9%84%d9%87%d9%8a%d9%85%d9%86%d8%a9-%d8%a5%d9%84%d9%89 and on military satellites: https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/3/9/%D8%A7%D9%84%D8%A3%D9%82%D9%85%D8%A7%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%B5%D9%86%D8%A7%D8%B9%D9%8A%D8%A9

Dissuasion nucléaire

Les auteurs rappellent que la Russie demeure une « grande puissance nucléaire ». Elle disposerait d’environ 1 700 ogives stratégiques prêtes à l’emploi, ainsi que d’un stock de réserve d’environ 2 600 ogives.

La majorité des pays européens compte principalement sur le parapluie nucléaire américain pour sa sécurité stratégique. Ce dispositif est complété par les arsenaux nucléaires indépendants de la France et du Royaume-Uni, qui détiennent chacun plusieurs centaines d’ogives stratégiques.

L’IFRI met en garde : toute érosion de la crédibilité de la dissuasion nucléaire étendue américaine ou tout manquement dans son application créerait un déséquilibre stratégique majeur pour l’Europe face à la Russie.

À lire aussi

  • https://www.aljazeera.net/news/2025/11/29/%d8%a3%d9%88%d9%83%d8%b1%d8%a7%d9%86%d9%8a%d8%a7-%d8%aa%d8%b6%d8%b1%d8%a8-%d8%a3%d9%87%d8%af%d8%a7%d9%81%d8%a7-%d8%a5%d8%b3%d8%aa%d8%b1%d8%a7%d8%aa%d9%8a%d8%ac%d9%8a%d8%a9
  • https://www.aljazeera.net/politics/2025/11/29/%d8%b1%d9%87%d8%a7%d9%86
source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/11/30/%d8%af%d8%b1%d8%a7%d8%b3%d8%a9-3

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