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Donald Trump a reçu des cadeaux somptueux de financiers suisses — une montre de bureau Rolex dorée et un lingot d’or gravé — qui ont ravivé le débat sur l’influence des cadeaux présidentiels. Dix jours après la remise de ces présents, Washington et Berne ont conclu un accord réduisant les droits de douane appliqués à la Suisse, ce qui a alimenté des soupçons et des demandes d’enquête en Suisse. Les événements ont déclenché une vive réaction sur les réseaux sociaux et des appels politiques à clarifier la légalité de ces dons.
Les cadeaux reçus et leur symbolique
Parmi les présents figurait un lingot d’or d’une valeur estimée à 130 000 dollars, gravé des chiffres « 45 » et « 47 » en référence aux deux mandats présidentiels de Donald Trump. Un exemplaire de montre Rolex, spécialement conçu pour être posé sur un bureau et à l’apparence dorée, complétait le lot.
Ces cadeaux proviendraient de plusieurs personnalités fortunées suisses, dont le directeur général de Rolex et le dirigeant d’une entreprise spécialisée dans le raffinage de l’or. La valeur et la provenance des objets ont suscité des questions sur leur portée symbolique et politique.
Chronologie : cadeau puis accord douanier
Dix jours seulement après la remise des cadeaux, les États-Unis et la Suisse ont annoncé un accord réduisant les droits de douane appliqués à certains produits suisses, passant de 39 % à 15 %.
Cet enchaînement a amené certains observateurs à établir un lien entre les présents offerts à Trump et la baisse des tarifs. Les interrogations portent sur la coïncidence temporelle et sur la possibilité d’une influence indue dans les décisions commerciales.
Pour référence contextuelle, voir les pages liées au profil de Donald Trump et au dossier sur les droits de douane :
- https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/8/26/%D8%AF%D9%88%D9%86%D8%A7%D9%84%D8%AF-%D8%AA%D8%B1%D9%85%D8%A8
- https://www.aljazeera.net/ebusiness/2016/8/31/%D9%85%D8%A7-%D9%87%D9%8A-%D8%A7%D9%84%D8%B1%D8%B3%D9%88%D9%85-%D8%A7%D9%84%D8%AC%D9%85%D8%B1%D9%83%D9%8A%D8%A9
Réactions politiques en Suisse
En Suisse, la cheffe du Parti vert, Lisa Mazzone, a dénoncé ce qu’elle a qualifié d’« empoisonnement » de l’élite helvétique par la logique corrompue de Trump. Sa déclaration reflète l’indignation d’une partie de l’opinion publique et des responsables politiques suisses.
Par ailleurs, deux députés du même parti ont demandé au Ministère public suisse d’ouvrir une enquête pour déterminer si ces cadeaux enfreignent la législation suisse sur la lutte contre la corruption et les pots-de-vin.
Réactions publiques et médias sociaux
Les cadeaux ont déclenché un flot de commentaires sur les réseaux sociaux. Des extraits relevés lors d’une émission ont illustré la diversité des points de vue :
- Un internaute (« Mushtaq ») a ironisé : « Pourquoi… Trump est-il pauvre et a-t-il besoin qu’on le corrompe ? »
- Un autre (« Mohammed ») a accusé : « La Suisse lève le voile… la Maison-Blanche a reçu un pot-de-vin en or et en montres de la part d’hommes d’affaires suisses en échange de la réduction des droits. »
- « Khaled » a relativisé : il a rappelé que toute « cadeau au président pendant son mandat devient propriété de l’État américain », et douté qu’une montre puisse acheter un homme déjà très riche.
- « Souad » a exprimé un souhait pour la région arabe : voir des responsables tenus pour responsables au même titre que partout ailleurs.
Position de la Maison Blanche
Un porte-parole de la Maison Blanche a défendu le président en affirmant que la seule « intérêt particulier » guidant les décisions de Donald Trump est l’intérêt supérieur du peuple américain. Le porte-parole a aussi précisé que l’accord douanier avait été précédé d’un engagement de la Suisse à consacrer 200 milliards de dollars à l’industrie et à la création d’emplois aux États-Unis.
Cadre légal américain sur les cadeaux étrangers
La loi américaine relative aux cadeaux étrangers impose des règles strictes quant à la réception et à la tenue de présents offerts à des hauts responsables. Tout cadeau d’une valeur supérieure à 480 dollars doit être déclaré, remis au gouvernement et conservé dans les archives nationales ou dans les bibliothèques présidentielles.
Si un président souhaite conserver un cadeau après son mandat, il doit l’acheter au prix du marché, en payant de sa poche. Ces dispositions visent à limiter les conflits d’intérêts et à assurer la transparence autour des cadeaux présidentiels.
Enjeux et questionnements
L’affaire met en lumière plusieurs enjeux persistants autour des cadeaux aux chefs d’État :
- La transparence des dons et leur traçabilité.
- Le lien possible entre gestes de mécénat ou de courtoisie et décisions politiques ou commerciales.
- La nécessité d’enquêtes impartiales lorsque des coïncidences temporelles suscitent des doutes.
Alors que les appels à la clarté se multiplient, le suivi judiciaire et politique en Suisse et aux États-Unis déterminera si ces présents relèvent du simple protocole diplomatique ou s’ils doivent faire l’objet d’une enquête approfondie.