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Un ancien officier de haut rang affirme que des dirigeants des forces spéciales britanniques ont dissimulé des crimes potentiels commis en Afghanistan, selon son témoignage devant une enquête publique. Il assure que des allégations d’exécutions illégales n’auraient pas été signalées aux autorités compétentes, permettant selon lui la poursuite de pratiques létales pendant plusieurs années.
Les accusations portées contre la hiérarchie
Le témoin, identifié uniquement sous le code N1466 pour protéger son identité, a déclaré que deux anciens directeurs des forces spéciales n’ont pas agi après avoir reçu des informations sur des exécutions suspectes. Il affirme que ces allégations, connues dès 2011 au plus haut niveau, ont été étouffées plutôt que transmises à la police militaire.
Selon son témoignage, cette inaction aurait permis à des pratiques criminelles de se poursuivre au moins jusqu’en 2013, soulevant des questions graves sur la responsabilité au sein des forces spéciales britanniques.
Témoignage du lanceur d’alerte
N1466, alors l’un des officiers les plus hauts placés au sein des opérations spéciales, a expliqué avoir remis des éléments qu’il qualifie «d’explosifs» pointant vers des comportements criminels de membres du Special Air Service (SAS) en Afghanistan. Il dit s’être alarmé dès début 2011 après avoir examiné des rapports faisant apparaître un schéma inquiétant.
Lors d’un raid évoqué dans ces rapports, neuf Afghans auraient été tués alors que seuls trois armes avaient été récupérées. Le témoin rapporte également des propos tenus en entraînement, évoquant la fierté d’avoir «tué tous les hommes en âge de combattre» lors d’opérations, indépendamment de la menace réelle qu’ils représentaient.
Réponses internes et refus d’ouverture d’enquête
Après avoir transmis ses conclusions au directeur des forces spéciales, N1466 affirme que la réponse a été de lancer un examen interne des tactiques. Il décrit cet exercice comme «un petit simulacre» destiné à donner l’apparence d’une action tout en étouffant la vérité.
Lorsque la direction a changé en 2012, le comportement létal signalé n’aurait pas été endigué. Le témoin relate un incident où deux jeunes parents ont été abattus dans leur lit lors d’un raid nocturne dans la province de Nimruz, leurs nourrissons allongés à côté d’eux ayant aussi été grièvement blessés.
Chronologie des démarches et regrets
N1466 affirme s’être finalement adressé à la police militaire en 2015, mais il a exprimé un profond regret de ne pas avoir agi plus tôt. Il a déclaré que si les allégations avaient été traitées correctement dès leur révélation, certaines morts auraient pu être évitées.
Le témoin a insisté sur le fait que des vies ont été perdues inutilement à partir du moment où les soupçons n’ont pas été signalés et investigués pleinement.
Portée de l’enquête publique
L’enquête examine si environ 80 civils afghans ont été tués illégalement par des forces britanniques entre 2010 et 2013. Elle a été lancée en 2023, après la diffusion d’un documentaire de la BBC révélant qu’une escouade du SAS aurait tué 54 personnes dans des circonstances suspectes sur une période de six mois.
Le dossier a relancé le débat sur la responsabilité et la transparence des opérations spéciales, ainsi que sur les mécanismes de contrôle au sein de l’armée britannique.
Réactions et suite du processus
Johnny Mercer, ancien ministre britannique chargé des anciens combattants, a déclaré à l’antenne de BBC Radio 4 que la procédure par laquelle ces informations sont rendues publiques «doit se faire de manière équitable». Il a averti contre la publication sélective de commentaires qui serviraient un récit particulier.
Malgré plusieurs enquêtes précédentes menées par la police militaire, aucune charge n’a été retenue à ce jour. L’enquête publique se poursuit afin de clarifier les responsabilités et d’établir les faits.
Liens et documents cités
- Article sur le lancement de l’enquête de 2023 : https://www.aljazeera.com/news/2023/3/22/uk-launches-inquiry-into-british-army-killing-in-afghanistan
- Reportage connexe sur la base de Bagram : https://www.aljazeera.com/news/2025/9/29/afghanistans-bagram-airbase-why-is-trump-desperate-to-take-it-back
- Article connexe sur la pause de l’immigration annoncée par Trump : https://www.aljazeera.com/news/2025/11/28/trump-pauses-immigration-from-third-world-countries-what-that-means