Emmanuel Macron entame mercredi sa quatrième visite d’État en Chine afin de défendre les intérêts français et européens, notamment sur les questions liées à l’Ukraine et au commerce, dans un contexte de contentieux croissants avec Pékin.
À son arrivée prévue vers 17 heures locales à Pékin, il ouvrira jeudi les discussions avec Xi Jinping, après une séquence privée comprenant les jardins de Qianlong et une visite de la Cité interdite. Les deux dirigeants se retrouveront également vendredi à Chengdu, dans la province du Sichuan, pour une rencontre plus informelle.
Accompagné de Brigitte Macron, de six ministres et de 35 chefs d’entreprise issus de secteurs variés, Emmanuel Macron souhaite rappeler que l’Europe doit être respectée comme partenaire stratégique de la Chine et qu’un cadre de coopération bénéficie les deux côtés.
Le sujet prioritaire demeure la guerre en Ukraine et la sécurité du continent, avec des discussions visant à encourager une issue pacifique et une réduction des tensions. Le président français demandera à Xi qu’il pèse sur Moscou pour convaincre d’accepter un cessez-le-feu.
La Chine appelle régulièrement à des pourparlers de paix, mais n’a jamais condamné Moscou et se présente comme neutre sur ce dossier.
Investir plus en France
Le déficit commercial entre la France et la Chine reste élevé et s’est accru pour atteindre 47 milliards d’euros en 2024, en raison notamment des surcapacités chinoises et de l’augmentation des exportations chinoises vers l’Europe.
Paris souhaite que les entreprises chinoises investissent davantage en France et partagent les innovations dans les mobilités durables, les batteries et le photovoltaïque. À Dunkerque, Orano s’est associé à XTC New Energy pour la production de matériaux critiques, et une filiale d’Envision fabrique des batteries pour Renault à Douai.
La Chine est aussi accusée de concurrence déloyale en subventionnant fortement son industrie, ce qui fait l’objet d’enquêtes sur des produits européens et peut mener à des surtaxes sur certaines catégories.
Des accords devront être signés durant la visite, témoignant de la profondeur des échanges dans les domaines aéronautique, énergétique et agroalimentaire, selon l’Élysée.
Droits humains
Ces questions feront l’objet de discussions au plus haut niveau et les terres rares devraient être abordées, alors que la Chine domine la production mondiale et contrôle fortement ses exportations.
Les terres rares jouent un rôle clé dans l’automobile, les énergies renouvelables et la défense. Le dossier Shein est aussi évoqué, avec des appels à la suspension du site en France pour des raisons liées à la sécurité et au respect des règles.
Dans ce cadre, l’organisation International Campaign for Tibet appelle à la libération immédiate et inconditionnelle de Zhang Yadi, défenseuse tibétaine arrêtée en Chine.