Une nouvelle contamination frappe Perrier, l’eau minérale naturelle produite à Vergèze dans le Gard. Des millions de bouteilles ont été détruites ou bloquées et des forages ont été suspendus après la détection de germes dans l’enceinte de l’usine. Nestlé a déclaré avoir « détecté une anomalie dans l’une de ses analyses » et « suspendu temporairement un forage pour réaliser des analyses complémentaires ». Concernant le deuxième puits, elle évoque une « panne de courant ». L’ARS Occitanie annonce qu’un rapport « favorable sous réserves » pourrait être présenté au préfet du Gard ce mercredi 3 décembre 2025, ce qui pourrait permettre à Perrier de poursuivre son exploitation sous contrôle sanitaire renforcé.
À Vergèze, près de 4 millions de bouteilles Perrier bloquées par les autorités
Les épisodes de contamination sur le site se sont multipliés ces derniers mois, avec 27 épisodes de non-conformité liés à des “écarts bactériologiques” signalés par Nestlé au cours des huit derniers mois, selon les autorités sanitaires relayées par Radio France et Le Monde. En septembre, l’un des épisodes a entraîné la destruction de milliers de bouteilles et, au total, près de 4 millions de bouteilles pourraient être concernées par les épisodes les plus récents, selon Franceinfo et Radio France.

Des démarches juridiques et sanitaires accompagnent ces événements. L’association UFC-Que Choisir a estimé que les traitements opérés par Nestlé, et notamment la microfiltration, ne permettent plus à Perrier de revendiquer l’appellation « eau minérale naturelle ». Le tribunal judiciaire de Nanterre a estimé qu’il n’y a pas de « risque sanitaire évident » pour les consommateurs. Nestlé rappelle que « l’eau minérale naturelle Source Perrier peut être consommée sans risque ». Selon franceinfo, le directeur de l’ARS Occitanie, Didier Jaffre, doit néanmoins remettre mercredi un rapport « favorable sous réserves » qui pourrait permettre à Nestlé de poursuivre son exploitation.
En avril dernier, 300 000 bouteilles avaient été contaminées et en 2024, le groupe Nestlé avait dû détruire 3 millions de bouteilles en raison d’un épisode de contamination par des bactéries issues de germes fécaux. Cette série d’incidents alimente le débat sur les contrôles sanitaires et sur le maintien du label d’« eau minérale naturelle », un statut qui exige douze mois d’analyses continues attestant de la stabilité de l’eau.
Selon Franceinfo et d’autres relais, l’ARS Occitanie doit rendre un avis sous conditions, et l’entreprise assure travailler à la transparence des analyses et à la sécurité du produit dans le cadre d’un contrôle renforcé. Le cas Perrier demeure ainsi un point sensible entre impératifs sanitaires et considérations économiques pour la filière eau embouteillée.