Home ActualitéPFAS dans l’eau en France: TFA retrouvé dans 92% des prélèvements

PFAS dans l’eau en France: TFA retrouvé dans 92% des prélèvements

by charles
France

Des résultats publiés le 3 décembre par l’Anses confirment l’ampleur croissante des « polluants éternels » dans l’eau en France et mettent en lumière l’acide trifluoroacétique, ou TFA, retrouvé dans 92% des prélèvements. L’étude, réalisée entre 2023 et 2025, a recherché 35 PFAS et a détecté 20 dans l’eau brute et 19 dans l’eau distribuée, avec des concentrations majoritairement inférieures aux limites réglementaires lorsque celles-ci existent. La médiane du TFA est de 0,81 µg/L dans l’eau brute et de 0,78 µg/L dans l’eau distribuée; le maximum observé atteint 20 µg/L, soit environ trois fois l’indicateur sanitaire indicatif de 60 µg/L en l’absence de réglementation.

Étude Anses sur les PFAS dans l’eau française

En France, le TFA et les PFAS affichent une dispersion large dans l’eau potable

La campagne de l’Anses a recherché 35 PFAS dans les eaux brutes et les eaux distribuées. Parmi eux, 11 substances non couvertes par la directive européenne ont été détectées, tandis que 11 ont été retrouvées dans les échantillons, dont trois « plus fréquemment » : le PFHxS (21,7%), le PFOS (19,1%) et le PFHxA (16,1%). « Seule une faible proportion des prélèvements dépasse » la limite de qualité fixée par la directive européenne, soit 0,1 µg/L.

Le TFA ne figure pas dans la liste des 20 premiers PFAS que la France devra surveiller lors des contrôles de l’eau distribuée au robinet au plus tard à partir du 12 janvier, en vertu d’une directive européenne adoptée en 2020. L’Anses explique avoir voulu « disposer d’un état des lieux de leur présence », et a recherché 11 PFAS non couverts par la directive afin d’identifier « d’autres substances susceptibles d’être surveillées en complément ». Outre le TFA, l’Anses souligne la « présence significative » de TFMSA (acide trifluorométhanesulfonique), dans 13% des échantillons, avec une concentration médiane de 0,285 µg/L dans l’eau distribuée. « Certains PFAS détectés lors de la campagne de mesure pourraient être intégrés dans le plan pérenne de surveillance de l’eau », conclut l’Anses.

« Sa concentration varie fortement d’un échantillon à l’autre », précise l’Anses, et la médiane du TFA dans l’eau brute est de 0,81 µg/L (0,78 µg/L dans l’eau distribuée). La concentration la plus forte observée est de 20 µg/L, ce qui reste trois fois inférieur à la « valeur sanitaire indicative » retenue par le ministère de la Santé (60 µg/L) en l’absence de réglementation. L’Union européenne doit trancher en 2026 sur des seuils harmonisés. L’Agence et des associations appellent à une meilleure surveillance et à une prise en compte plus large du TFA dans les plans pérennes.

PFAS en France - chiffres et contexte

Perspectives et réactions: vers une surveillance renforcée et une harmonisation européenne

Le cadre européen est en mouvement: l’Union européenne doit trancher en 2026 sur des seuils harmonisés pour les PFAS dans l’eau distribuée au robinet. En parallèle, l’EFSA procède actuellement « au réexamen des valeurs maximales recommandées aux fins de la protection de la santé », afin d’éclairer les États membres sur les niveaux jugés sûrs face à ces substances à très longue persistance.

« Nous étions un peu seuls, avec nos modestes moyens, à dénoncer ce problème », a déclaré à l’AFP François Veillerette, porte-parole de Générations futures, qui avait mené des mesures de moindre ampleur. « Il est clair que l’alerte que nous avions lancée était justifiée. Les chiffres de l’Anses sont même pires que les nôtres », a-t-il ajouté. Ces éléments alimentent les discussions sur l’inclusion du TFA et d’autres PFAS dans le plan pérenne de surveillance, et sur la manière dont les États membres harmoniseront leurs niveaux de référence pour protéger la santé publique.

You may also like

Leave a Comment