À Guingamp, élus et professionnels sensibilisés aux violences conjugales. Dans le cadre du programme d’action contre les violences faites aux femmes, le CIAS de Guingamp-Paimpol a organisé une session d’information destinée aux élus et secrétaires de mairie.
Cette démarche vise à leur donner les outils pour détecter les situations de violences et orienter les personnes concernées.
Elsie Riou, du service Avec Elles, Nathalie Caër, intervenante sociale en gendarmerie, et Sophie Legrand, juriste au CIDFF, ont animé cette réunion.
Une maire du pays de Guingamp a raconté qu’elle avait reçu une nuit un appel d’une femme signalant des violences et que la communication s’était brusquement interrompue; elle a alors prévenu la gendarmerie.
Car en contact direct avec la population, les élu(e)s, les secrétaires de mairie et les agents des CCAS jouent un rôle clé dans la prévention.
Pour la deuxième année, le CIAS a organisé une réunion d’information à leur intention, mardi 2 décembre, à Saint-Agathon, dans le cadre de son programme d’action contre les violences faites aux femmes.
L’objectif de cette rencontre est de donner des outils pour être en mesure de détecter les cas de violences conjugales, quels premiers mots poser et orienter, rappelle Sophie Legrand.
Quinze personnes, dont un homme, ont répondu présent, avec des attentes différentes.
Je voudrais comprendre comment fonctionne le cycle des violences, confie une agente municipale. Dans mon poste, je me sens démunie, j’ai besoin de clés, indique une agente d’un CCAS. Je souhaite mettre à jour les postures à adopter, renseigne une élue.
Pour en parler, trois professionnelles qui travaillent en partenariat sont intervenues : Sophie Legrand, Nathalie Caër, intervenante sociale en gendarmerie, et Elsie Riou, du service Avec Elles de la Maison de l’Argoat, qui propose un accompagnement global en fonction des attentes et demandes de la personne.
Des violentomètres, outils de prévention des violences conjugales, ont été mis à disposition pour être déposés dans les mairies.
Les intervenantes ont insisté sur la définition de la violence conjugale: c’est le rapport de domination et l’emprise. Beaucoup de femmes nous appellent en se demandant si elles sont éligibles à notre aide car elles ne subissent pas de violences physiques. Le premier niveau, ce sont les violences psychologiques.
Une question est revenue : peut-on agir quand on sait qu’il se passe quelque chose mais que la personne ne dit rien ? Elsie Riou et Nathalie Caër ont insisté sur l’importance de respecter le rythme de la victime. On n’entreprend rien si la victime n’exprime rien. Lui dire : ce que je vois n’est pas normal, je peux t’assurer de mon soutien, c’est déjà faire quelque chose.
Enfin, Sophie Legrand rappelle qu’il n’est pas nécessaire d’inciter immédiatement au dépôt de plainte, car cela peut prendre du temps et ne garantit pas une protection immédiate; des départs temporaires peuvent être nécessaires. Le programme vise à renforcer la coordination locale et l’accompagnement des victimes.