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TFA dans l’eau en France: 92% des échantillons concernés

by charles
France

Selon l’ANSES, l’acide trifluoroacétique (TFA) — un PFAS à chaîne courte — est détecté dans 92% des eaux en France lors d’une campagne nationale couvrant eaux brutes et eau distribuée au robinet. Les résultats, publiés mercredi, montrent que la concentration médiane est de 0,81 µg/L et que la valeur maximale atteinte peut atteindre 20 µg/L, sans réglementation sanitaire définie pour l’instant. Ces niveaux confortent les craintes exprimées par les associations environnementales, qui pointent une persistance élevée et un risque pour le foie et la fertilité. Le TFA est issu de multiples sources industrielles et se montre extrêmement difficile à éliminer lors du traitement de l’eau.

Carte montrant la présence du TFA dans les eaux françaises
Carte illustrant la présence du TFA dans les eaux françaises, selon l’Anses

92% des eaux en France contaminées par le TFA, selon l’Anses

Sur les 35 PFAS recherchés, 20 ont été détectés dans des échantillons d’eau brute et 19 dans l’eau distribuée au robinet, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). La concentration médiane en TFA est de 0,81 microgramme par litre d’eau, et la mesure la plus élevée s’élève à 20 microgrammes par litre. L’Anses relève que cette concentration reste trois fois inférieure à la « valeur sanitaire indicative » retenue par le ministère de la Santé, en l’absence de réglementation actuellement, de 60 microgrammes par litre. «La concentration médiane en TFA est de 0,81 microgramme par litre d’eau, et elle grimpe jusqu’à 20 microgrammes», selon l’Anses. Le laboratoire invite toutefois à rester prudent: «Il peut y avoir des émissions directes par des sites qui synthétisent le TFA. Il peut y avoir des émissions indirectes par des sites qui utilisent le TFA», a ajouté Xavier Dauchy, chemiste et hydrologue de l’Anses. Des limites encore non harmonisées inquiètent les associations.

Des sources industrielles et des défis de traitement

Le TFA est issu de multiples sources industrielles, entre autres la décomposition dans l’atmosphère des gaz fluorés employés pour la réfrigération et les rejets des fabricants d’un herbicide, le flufénacet. «Ces retombées atmosphériques vont impacter directement et rapidement les eaux de surface, que ce soit les cours d’eau ou les plans d’eau, et vont donc entraîner une présence généralisée de ces TFA», a expliqué à la presse un chimiste et hydrologue de l’Anses, Xavier Dauchy. «Il peut y avoir des émissions directes par des sites qui synthétisent le TFA. Il peut y avoir des émissions indirectes par des sites qui utilisent le TFA», a-t-il ajouté. L’association Générations futures dénonce particulièrement la pollution issue de trois usines: BASF à Saint-Aubin-lès-Elbeuf (Seine-Maritime), Finorga à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques) et Solvay à Salindres (Gard), en cours de fermeture.

Cadre réglementaire et perceptions publiques

Selon les relevés, la concentration maximale observée reste trois fois inférieure à la « valeur sanitaire indicative » retenue par le ministère de la Santé, en l’absence de réglementation actuelle. L’Union européenne doit trancher en 2026 sur des seuils harmonisés. «Nous étions un peu seuls, avec nos modestes moyens, à dénoncer ce problème», a affirmé à l’AFP François Veillerette, porte-parole de Générations futures, qui avait déjà réalisé des mesures de moindre ampleur. «Il est clair que l’alerte que nous avions lancée était justifiée. Les chiffres de l’Anses sont même pires que les nôtres».

Des discussions européennes se poursuivent, et EFSA procède actuellement au réexamen des valeurs maximales recommandées pour protéger la santé humaine, en vue d’une harmonisation européenne dans les prochaines années.

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