Le retour des trains de voyageurs dans les communes du Grand Avignon, Villeneuve-lès-Avignon et Roquemaure, dans le Gard, se précise. Depuis le 24 novembre, l’État a lancé une consultation publique sur l’aspect environnemental du projet de réouverture de la ligne dite rive droite du Rhône, reliant Nîmes à Le Teil et passant par ces deux communes. Une réunion publique s’est tenue le lundi 1er décembre à Villeneuve pour présenter les enjeux du dossier et les motifs de cette consultation. Les voies existent déjà, mais les locomotives qui relient Nîmes à Pont-Saint-Esprit ne s’y arrêtent pas aujourd’hui. La gare, quant à elle, demeure debout mais n’accueille plus de voyageurs depuis 1973. Initialement, l’ouverture était envisagée pour 2026; l’État a imposé une étude d’environnement, ce qui a retardé le calendrier.
Selon Pascale Bories, maire (LR) de Villeneuve, le projet a été figé au moment où l’on a appris la nécessité de cette étude. « Nous avions de nombreuses réunions depuis des années; sans cette étude, les travaux auraient pu démarrer dès 2025 », a-t-elle déclaré en fin d’assemblée. Comme pour d’autres gares du tracé, une transformation en pôle multimodal est envisagée après la consultation.
Pour Pascal Rousson, président de l’Association des Usagers de la ligne TER SNCF Rive Droite du Rhône, « la rive droite du Rhône représente la porte d’entrée de l’Occitanie et présente un fort potentiel industriel. Le projet est perçu comme un moteur d’emplois et de tourisme ». Sur le terrain, les installations semblent prêtes à accueillir des voyageurs souhaitant se rendre en préfecture gardoise ou en Ardèche. Une employée assure un accueil physique et la vente de billets et d’abonnements, malgré l’absence d’arrêts actuels.
L’ouverture complète de la ligne est prévue pour 2030. La démarche, à la fois une consultation publique et une étude environnementale, a éveillé des réactions parmi les collectivités. Outre le trafic de fret, les voies sont déjà utilisées par les voyageurs de la ligne Pont-Saint-Esprit–Nîmes, réouverte en août 2022. Plusieurs points ont été réexaminés en raison des critères qui varient selon le nombre moyen de voyageurs quotidiens.
Sur le plan environnemental, plusieurs ajustements sont prévus, notamment à Roquemaure où une fleur protégée sert de lieu de reproduction pour des papillons et se trouve sur le tracé des travaux. Les services de l’État recommandent de déplacer ces végétaux pour les mettre à l’abri. Des contrôles des nuisances sonores et des risques d’inondation ont également été menés, sans blocage majeur identifié à ce stade.