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Des débats budgétaires sur le volet recettes du budget de la sécurité sociale s’annoncent décisifs à l’Assemblée nationale, à l’approche d’un vote qui pourrait influencer l’intégralité du PLFSS pour 2026. Le texte est réécrit en nouvelle lecture après des concessions du gouvernement et des demandes du PS, et les négociations se nouent autour de la CSG sur le capital et d’autres mesures. La présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet s’est dite «confiante» dans un «compromis global», selon des échanges médiatiques. Des tensions apparaissent au sein du camp présidentiel entre Horizons, LR et les partis du centre-gauche.
À l’Assemblée, un suspense sur les recettes du PLFSS
Le vote sur les recettes du budget de la Sécu est attendu jeudi ou vendredi, et son résultat pourrait emporter le texte entier si la majorité refuse le volet financier du PLFSS, selon des sources du gouvernement et des parlementaires. Le texte est réécrit par les députés depuis mardi dans l’hémicycle en nouvelle lecture, après que le Sénat a supprimé plusieurs concessions du gouvernement et de ses troupes au PS, dont l’emblématique suspension de la réforme des retraites ou une hausse de la CSG sur le capital pour générer des recettes. Le texte est réorganisé dans l’optique d’un compromis, mais les tensions entre les formations qui soutiennent la majorité et les intentions divergentes des ténors de Horizons et des Républicains restent fortes. La présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet a déclaré être «confiante» dans un «compromis global».

Le texte est ensuite réécrit par les députés dans l’hémicycle en nouvelle lecture, et le vote sur le volet recettes est attendu ce jeudi ou ce vendredi. Un rejet pourrait emporter tout le texte, sur fond de divergences dans le camp gouvernemental et de concessions accordées au PS et à d’autres forces politiques. Cette réalité nourrit les échanges en coulisses et renforce l’inquiétude sur l’adoption du budget de la Sécu au Parlement avant le 31 décembre. LR et Horizons thématisent aussi des divisions internes et des interrogations sur l’objectif politique du texte, alors que l’opinion publique scrute les coûts potentiels pour les ménages.
Notamment si LFI, le RN –qui prévoit de voter contre selon son porte-parole Laurent Jacobelli–, et une partie de la gauche hors PS votent contre, comme en première lecture. La présidente Yaël Braun-Pivet s’est dite «confiante» dans un «compromis global», tandis que certains ténors de la majorité appellent à assumer des concessions pour éviter l’impasse.
Des enjeux financiers et des avertissements
À quelques heures du vote sur le volet recettes, Sébastien Lecornu a publié un courrier daté de mardi au directeur de la Sécurité sociale, demandant « de manière urgente » de lui présenter les « conséquences » d’une absence ou d’un retard de budget de la Sécu, notamment en matière de remboursements. Sa réponse, faisant état d’un « risque très élevé sur le financement du système de protection sociale », a été transmise jeudi aux députés. Peu après la reprise des débats à 15 h, Lecornu a martelé que la France ne pouvait se priver d’un budget de la Sécu, qui conduirait à « 29 ou 30 milliards » d’euros de déficit l’an prochain. « Vous ne souhaitez être responsable de rien », a lancé M. Lecornu, en invitant les députés à « engager (leur) propre responsabilité » pour la Sécurité sociale.
Le texte est ensuite réécrit, et la mesure sur la CSG sur le capital est présentée comme un élément de « rendement » budgétaire capable d’amener le déficit autour des « 20 milliards » et d’éviter une instrumentalisation politique, selon les propos de M. Lecornu et des partisans de la majorité. Boris Vallaud, chef des députés socialistes, juge que « la mesure est déjà bien calibrée ». Cependant des voix de gauche et du centre-droit restent fragiles, et le vote sur cette mesure peut être décisif pour l’adoption de l’ensemble du PLFSS. De son côté, le Sénat a adopté la partie recettes du budget de l’État pour 2026 après des remaniements importants qui ont effacé plusieurs hausses prévues.
Réactions et positions des groupes parlementaires
Les discussions ont mis en évidence des lignes de fracture: LFI, le RN et une partie de la gauche hors PS pourraient voter contre, comme lors de la première lecture, et les leaders LR et Horizons réclament des clarifications et des concessions. Le cadre PS affirme que « LR et Horizons ont tout fait péter », critique le manque d’unité du camp gouvernemental et souligne les risques d’un rejet qui pèserait sur l’ensemble du texte. Le RN a aussi affiché une position ferme, en demandant le retrait de certains éléments jugés clivants et en annonçant son vote contre. L’Assemblée et le Sénat doivent encore négocier pour éviter un rejet qui mettrait en péril l’adoption globale du texte avant fin décembre.
Édouard Philippe a déclaré que « on ne peut pas voter pour » un budget qui prévoit des hausses d’impôts, et Laurent Wauquiez a répété son refus d’approuver un texte incluant de telles hausses. Le Premier ministre et les responsables de Renaissance ont tenté de faire avancer les concessions nécessaires, tandis que le RN reste vigilant sur les points de blocage. Le Sénat a récemment adopté la partie recettes du PLFSS, illustrant les divergences entre les deux chambres et la nécessité d’un compromis pour éviter le rejet.