La Cour suprême des États-Unis a autorisé le Texas à utiliser sa nouvelle carte électorale, destinée à renforcer l’avantage républicain lors des élections de mi-mandat de 2026. Cette décision a été adoptée par six voix contre trois, les juges conservateurs l’emportant sur les progressistes.
Le tribunal de première instance avait suspendu ce redécoupage en invoquant le risque que le tracé soit réalisé sur des bases raciales, ce qui est interdit. La Cour suprême a toutefois annulé cette suspension.
La majorité a reproché au tribunal de première instance de s’être immiscé dans une campagne électorale et d’avoir provoqué beaucoup de confusion. La juge Elena Kagan, au nom des trois progressistes, a exprimé son désaccord, estimant que la décision montrait des inquiétudes liées à l’utilisation de critères raciaux dans le découpage.
Au cœur du débat demeure le gerrymandering, qui consiste à déplacer les frontières des circonscriptions selon les intérêts du parti dirigeant. La Cour a rappelé que, si le cadre fédéral n’avait pas statué sur ce sujet en 2019, il demeure prohibé d’utiliser des bases raciales pour dessiner les circonscriptions lorsque cela influence la représentation des minorités.
Pression de Trump
La nouvelle carte a été définitivement adoptée en août par le Parlement texan. L’ancien président Donald Trump avait publiquement pressé les responsables républicains de réaliser ce redécoupage afin de maintenir une majorité républicaine au Congrès après les élections à venir.
Des zones à majorité latino ou afro‑américaine, où Kamala Harris avait gagné en 2024, ont été fragmentées et rattachées à des circonscriptions plus favorablement alignées avec la droite, diluant le vote démocrate et permettant aux républicains de capter jusqu’à cinq sièges supplémentaires.
Des électeurs afro‑américains et latinos ont estimé que ce redécoupage était discriminatoire et ont saisi la justice. Le tribunal avait alors suspendu la loi et ordonné d’utiliser pour le scrutin de 2026 la même carte que celles de 2022 et 2024; il avait aussi remarqué l’existence de preuves significatives que Texas avait tracé la carte de 2025 sur des bases raciales.
La Californie contre-attaque
En réaction, les démocrates californiens ont fait adopter en novembre un texte visant à obtenir cinq sièges supplémentaires dans l’État le plus peuplé du pays, qu’ils dominent largement. Les républicains californiens, soutenus par le ministère de la Justice, contestent ce découpage par la voie judiciaire.
Les contentieux se poursuivent et l’échange porte aussi sur les mécanismes de répartition des sièges lors des échéances à venir.