Emmanuel Macron achève vendredi sa quatrième visite d’État en Chine sur une note plus intime et détendue, après des échanges difficiles la veille avec Xi Jinping sur l’Ukraine et le commerce. Le président et Brigitte Macron ont quitté Pékin jeudi soir pour Chengdu, dans le Sichuan, où ils retrouveront le couple présidentiel chinois dans un cadre très différent du Palais du Peuple. Cette étape vise à associer des moments plus personnels à la dimension diplomatique de la visite et à montrer une certaine souplesse dans le dialogue. Le déplacement s’inscrit dans une volonté de poursuivre les échanges sur des bases pragmatiques et constructives.
Macron s’est déclaré très sensible à ce geste d’attention, loin du protocole officiel, après avoir invité Xi Jinping dans les Pyrénées de son enfance en mai 2024. Cette invitation est présentée comme une marque de confiance mutuelle et une volonté commune d’agir ensemble face à des tensions internationales qui se multiplient et à des déséquilibres commerciaux qui restent profitables à la Chine. Le président a souligné que les échanges de ces dernières heures avaient été francs et utiles pour aborder l’Ukraine et les questions économiques. Ces signaux d’ouverture témoignent d’un rapprochement pragmatique entre Paris et Pékin.
Après les Pyrénées, Xi Jinping a choisi d’emmener ses hôtes près du Mont Qingcheng, où se dresse un imposant barrage et un système d’irrigation datant du IIIe siècle avant notre ère, à une heure de route de Chengdu. Cette étape symbolique rappelle l’importance des infrastructures et des projets conjoints dans la relation bilatérale. Les deux couples présidentiels auront ensuite un déjeuner réunissant les autorités locales, avant que Macron et Brigitte ne poursuivent un programme plus personnel.
Comme en avril 2023 à Canton, le chef de l’État participera à un échange avec des étudiants à Chengdu, quatrième ville de Chine avec environ 21 millions d’habitants, réputée pour son ouverture culturelle et sociale. Brigitte Macron se rendra au Centre de conservation des pandas géants de Chengdu, où deux pandas âgés de 17 ans, prêts à la France dans le cadre de la diplomatie chinoise du panda, viennent tout juste de rentrer. Elle y retrouvera Yuan Meng, premier panda né en France en 2017, devenu symbole des échanges, et revenu en Chine en 2023. Les forêts du Sichuan abritent de nombreuses espèces protégées, des léopards des neiges aux pandas géants, emblèmes d’une amitié sino-française et d’échanges avec d’autres pays. Les pandas nés à l’étranger sont ensuite transférés à Chengdu pour participer à des programmes de reproduction et de réintégration dans le milieu naturel. De son côté, Macron rencontrera les frères pongistes Alexis et Félix Lebrun, vedettes des Jeux olympiques de Paris 2024 et présents en Chine pour la Coupe du monde de tennis de table par équipes mixtes.
L’occasion d’un nouvel échange de balles se profile pour le président français, après un échange similaire à l’Élysée avec Alexis Lebrun en novembre 2024. Jeudi à Pékin, Macron a plaidé pour que Xi œuvre à la fin de la guerre en Ukraine en s’appuyant sur son influence sur la Russie et en cherchant à rétablir un équilibre commercial plus juste entre la France, l’Europe et la Chine. Xi Jinping a répliqué en rejetant les accusations selon lesquelles la Chine soutiendrait l’économie de guerre russe, les jugeant infondées. La Chine demeure un partenaire clé dans une vision multipolaire du monde et poursuit ses échanges commerciaux, notamment l’achat de ressources énergétiques qui soutiennent son économie.
De son côté, les échanges économiques progressent: Macron semble avoir été entendu sur l’ouverture de davantage d’investissements chinois en France, avec un partage de technologies comparable à celui qui a conduit le décollage économique de Pékin, selon les échanges entre les deux parties. Une lettre d’intention a été signée dans ce sens; Xi Jinping s’est dit prêt à accroître les investissements réciproques pour un environnement commercial plus équitable.