La compagnie Air Antilles est clouée au sol depuis le mardi 9 décembre en raison de la suspension temporaire de son certificat de transport aérien, après un audit mené du 2 au 4 décembre « a mis en évidence un certain nombre de vérifications documentaires et organisationnelles devant être finalisées dans des délais rapprochés » selon l’entreprise. La région antillaise, qui dessert Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Guadeloupe et Martinique, assure accompagner ses passagers et proposer les solutions alternatives prévues par la réglementation. La direction ajoute qu’elle « espère pouvoir permettre une reprise rapide et durable des vols » et rappelle que la licence arrivait à expiration le 30 septembre, avec sursis obtenu le 1er octobre jusqu’au 31 janvier 2026. L’avenir dépend encore de l’arrivée d’un nouvel investisseur et du rétablissement du certificat, délivré par la direction de la sécurité de l’aviation civile (DSAC).

Suspension du certificat et mesures prises
Selon les informations diffusées, la suspension administrative a pris effet lundi à minuit. Air Antilles assure que des dispositions ont été mises en œuvre pour « accompagner ses passagers et proposer les solutions alternatives prévues par la réglementation » et précise que, dans la mesure du possible, les passagers seront basculés sur Air Caraïbes, l’autre compagnie assurant les liaisons entre la Guadeloupe, la Martinique et Saint-Martin.
La société avait été relancée en juin 2024 après la liquidation judiciaire de sa maison mère, le groupe Caire, et bénéficie du soutien de la collectivité de Saint-Martin, actionnaire majoritaire qui a investi environ 20 millions d’euros au titre de la continuité territoriale. « La licence arrivait à expiration le 30 septembre, et Air Antilles avait annoncé le 1er octobre avoir obtenu un sursis de quatre mois jusqu’au 31 janvier 2026, alors que son avenir dépend encore de l’arrivée d’un nouvel investisseur », rappelle-t-on dans la communication officielle.
Le transporteur précise aussi qu’il a transporté 100 000 passagers depuis le début de l’année, chiffre qui illustre l’impact d’une éventuelle pause sur le trafic régional et sur les voyageurs des Antilles françaises.
Perspective locale et enjeux pour les voyageurs
Sur le plan politique local, le président du conseil territorial de Saint-Martin, Louis Mussington, a déclaré qu’« Il fallait tout mettre en œuvre pour sauver le soldat Air Antilles, faire en sorte qu’il continue à voler et permettre à nos concitoyens de se déplacer à un prix raisonnable », après le renouvellement de la licence. La collectivité poursuit son rôle d’actionnaire et rappelle qu’un nouvel investisseur est attendu pour stabiliser l’exploitation et conduire à une reprise durable des liaisons.
Côté syndical, des analyses citées par Capital indiquent que l’intersyndicale a dénoncé une gouvernance « silencieuse » et « inexpérimentée », des « annulations de vols en cascade », et une « dégradation de la qualité de service ». Dans ce contexte, l’issue dépendra de l’obtention du certificat et de l’arrivée d’un investisseur, ainsi que des détails sur les remboursements, réacheminements ou reports qui seront communiqués au fil des jours.
En attendant, la clé de la reprise réside dans l’alignement entre les exigences de sécurité et les garanties de continuité offerte par les partenaires privés et publics, ainsi que dans la capacité d’Air Antilles à attirer un investisseur capable de sécuriser le financement nécessaire et de soutenir un modèle opérationnel soutenable.