Andrej Babis a été officiellement nommé Premier ministre de la République tchèque, lançant une coalition avec des partis mineurs eurosceptiques et des partenaires controversés. Le nouveau gouvernement est surveillé de près à Bruxelles et à Washington, les autorités tchèques devant concilier les engagements européens et atlantistes avec les remises en question internes. Le Sénat et le chef de l’État Petr Pavel restent des contrepoids dans ce démarrage. Zelensky l’a, de son côté, félicité, et remercié pour le soutien apporté à son pays, appelant à « renforcer la coopération », y compris économique entre les deux pays, dans un message sur le réseau social X.

À Prague, Andrej Babis nommé Premier ministre et coalition en formation
À l’issue des législatives, Babis a été nommé Premier ministre et doit former une coalition avec le SPD et La Voix des automobilistes; le groupe ANO n’a pas la majorité (80 sièges sur 200).
Le gouvernement en formation suscite des craintes sur une orientation plus européenne ambivalente et des influences des partenaires de coalition; « Je promets à tous les citoyens de la République tchèque de défendre leurs intérêts, tant au niveau national qu’international », a déclaré Andrej Babis devant les médias.
Le président Petr Pavel, ancien général de l’OTAN, l’a appelé à préserver ses « liens au sein de l’UE et de l’Ota », et à faire preuve « de vision et de courage ». L’équipe gouvernementale doit encore obtenir l’approbation de Petr Pavel ; Filip Turek, figure controversée de La Voix des automobilistes, ne figure pas sur la liste.
Par ailleurs, Babis a annoncé qu’il allait transférer les activités d’Agrofert au sein d’une structure indépendante, une décision qui a été saluée par Petr Pavel, mais qui soulève des interrogations compte tenu du passif du milliardaire et des accusations de malversations et de fraudes qui le visent.
Répercussions en Europe centrale et dans l’UE
Le retour de Babis pourrait rapprocher Prague de Budapest et de Bratislava, et nourrir des craintes d’un front eurosceptique en Europe centrale, notamment vis-à-vis des positions sur l’Ukraine. L’accord de coalition avec le SPD et La Voix des automobilistes est perçu comme un compromis fragile nécessitant encore des confirmations au Parlement.
La chancellerie et Bruxelles seront attentives à l’évolution des relations avec l’UE et l’OTAN. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky l’a félicité, et remercié pour le soutien apporté à son pays, appelant à « renforcer la coopération », y compris économique entre les deux pays, dans un message sur le réseau social X.
Enfin, les opposants évoquent les accusations de malversations et de fraudes visant Babis, qui conteste ces allégations et affirme vouloir dissoudre les conflits d’intérêts.
