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C’est une situation aussi absurde qu’exaspérante pour les résidents et les professionnels de la route à St Elizabeth. Malgré une inauguration en grande pompe il y a plusieurs mois, la nouvelle installation sanitaire publique de Junction demeure fermée, alimentant la colère locale face à ce qui ressemble à une promesse non tenue.
Une infrastructure vitale toujours inaccessible
À Junction, carrefour commercial et routier majeur reliant le sud et le centre de la paroisse de St Elizabeth, l’incompréhension règne. Cetany Holness, conseiller municipal de la division, a vivement interpellé l’administration lors de la réunion mensuelle de la Corporation Municipale de St Elizabeth (StEMC). Il s’indigne du fait que l’installation sanitaire Junction reste cadenassée alors que la ville bourdonne d’activité et accueille quotidiennement des milliers de navetteurs.
« Je demande des explications sur les sanitaires de Junction. Nous avons besoin que cette installation soit ouverte », a martelé M. Holness, soulignant l’urgence de la situation pour une ville traversée par un flux constant de véhicules et de piétons.
Le manque de personnel pointé du doigt
Pour justifier ce retard ouverture, Errol Lebert, le directeur général de la StEMC, a invoqué des difficultés administratives et logistiques. Selon lui, le processus de recrutement d’un agent d’entretien est en cours, mais aurait été perturbé par les récents événements climatiques liés aux ouragans. Le dossier serait actuellement en attente devant le comité des ressources humaines.
Face à cette lenteur administrative, le conseiller Holness a suggéré la mise en place d’une solution intérimaire pour permettre l’ouverture immédiate des lieux. Une proposition soutenue par le maire Richard Solomon, qui s’est dit prêt à valider un arrangement temporaire en attendant que les questions d’embauche soient définitivement réglées.
La frustration transporteurs et l’indignité au quotidien
Sur le terrain, la patience a atteint ses limites. Les opérateurs de transport public, qui assurent notamment la liaison entre Mandeville et Junction, vivent cette fermeture comme un manque de respect. La frustration transporteurs est palpable : ils dénoncent une manœuvre politique, rappelant que l’inauguration a eu lieu juste avant une échéance électorale, donnant l’illusion d’une mise en service immédiate.
« Une semaine avant les élections, ils ont coupé le ruban avec une grande cérémonie, et depuis, c’est fermé à clé », déplore un chauffeur. Les conséquences sont concrètes et humiliantes : faute d’accès, les conducteurs et les passagers sont contraints d’utiliser les buissons avoisinants ou de se rendre dans des commerces de restauration rapide, obligés d’y consommer pour accéder aux toilettes.
« C’est embarrassant. Avoir une installation neuve sous les yeux et ne pas pouvoir l’utiliser est difficile à accepter », témoigne un opérateur identifié sous le nom de Vybz, qui confie devoir parfois se retenir jusqu’à Mandeville.
Un investissement public conséquent
L’ironie de la situation est accentuée par l’ampleur de l’investissement. Lors de l’inauguration en août dernier, le ministre des Gouvernements locaux, Desmond McKenzie, avait souligné que le gouvernement avait alloué plus de 1,16 million d’euros (environ 200 millions de dollars jamaïcains) en 2024 pour la mise à niveau des installations sanitaires à travers le pays.
Alors que l’accent avait été mis sur l’importance de disposer de toilettes publiques propres et accessibles, la réalité à Junction reste celle de portes closes, laissant les usagers dans l’attente d’une solution digne.