Accueil ActualitésociétéVieillir avec humour : réflexions et anecdotes sur le grand âge

Vieillir avec humour : réflexions et anecdotes sur le grand âge

par Marie
France

Passer le cap des 80 ans est une aventure qui demande autant de courage que d’autodérision. Entre une mémoire qui flanche et un corps qui impose ses propres règles, vieillir exige de cultiver l’humour et la sagesse. Retour sur les anecdotes et les réflexions douces-amères de ceux qui traversent le grand âge avec esprit.

La mémoire et les mathématiques du temps

À plus de quatre-vingts ans, la mémoire devient une faculté sélective. Comme le disait Winston Churchill avec son flegme habituel, l’inquiétude n’est pas tant de rencontrer son créateur, mais de savoir si ce dernier est préparé à l’épreuve de rencontrer un vieil homme qui ne se souvient plus de ce qu’il vient de dire. C’est là tout le paradoxe de vieillir : on oublie l’immédiat pour mieux ressasser le passé.

La perception de l’âge est elle-même sujette à caution. Lorsqu’on nous qualifie d’homme ou de femme d’âge moyen à 59 ans, cela impliquerait mathématiquement une espérance de vie de 118 ans pour atteindre la « plénitude ». Une perspective ambitieuse, certes, mais peu réaliste pour la majorité d’entre nous. Comme le soulignait l’humoriste américain Mark Twain : « Lorsque vos amis commencent à vous flatter sur votre apparence jeune, c’est un signe certain que vous vieillissez. »

Aujourd’hui, pour beaucoup de seniors, le dos sort plus souvent qu’eux-mêmes. Il subsiste pourtant ce sentiment étrange, partagé par Spike Milligan, d’avoir le corps d’un jeune de 18 ans… que l’on garderait au frigo, tout en se demandant ce qui a bien pu se passer entre-temps.

Sagesse et citations : l’art de la répartie

L’humour reste la meilleure arme face aux années qui défilent. Groucho Marx, fidèle à lui-même, affirmait : « J’ai l’intention de vivre éternellement, ou de mourir en essayant. » Une philosophie que ne renierait pas Betty White. Face à la technologie moderne, elle déclarait qu’à son âge, Internet ne suffisait plus pour garder le contact avec ses vieux amis ; elle avait désormais besoin d’une planche de Ouija.

Bette Davis, icône du cinéma, résumait la situation avec une brutalité lucide : « La vieillesse, ce n’est pas pour les mauviettes. » C’est un combat quotidien, une traversée où l’on doit encaisser les coups avec le sourire. Mae West, quant à elle, rappelait que le mariage n’était pas synonyme de servitude domestique, tandis qu’Agatha Christie offrait cette perle de sagesse : « Un archéologue est le meilleur mari qu’une femme puisse avoir. Plus elle vieillit, plus il s’intéresse à elle. »

Le corps, ce compagnon capricieux

Il faut se rendre à l’évidence : en matière d’âge avancé, nous ne sommes pas tous égaux. Si certains prétendent se bonifier comme le bon vin, d’autres réalisent que devenir adulte est un piège coûteux. Les réparations corporelles deviennent fréquentes et onéreuses. Comme le confie un ami avec ironie : « Quand j’étais jeune, j’étais souple. En vieillissant, tous mes systèmes sont partis en morceaux. Mon cou, mon dos, mes genoux… Même si mes revenus sont fixes, je suis totalement cassé. »

La comparaison avec un avion traversant une tempête est pertinente : une fois à bord, il n’y a plus rien à faire à part attacher sa ceinture. On dit souvent qu’on ne s’arrête pas de s’amuser parce qu’on vieillit, mais qu’on vieillit parce qu’on s’arrête de s’amuser. Peut-être ne vieillissons-nous pas, nous marinons simplement. L’objectif ultime ? Mourir jeune, mais le plus tard possible.

Dernières prières et anecdotes

Au crépuscule de la vie, les priorités changent. On apprend, on écoute, et l’on espère un peu de bienveillance. Pour conclure ces anecdotes, la prière humoristique de Mary Maxwell résonne particulièrement juste pour quiconque affronte le grand âge :

« Bénis soient ceux qui ont détourné le regard lorsque j’ai renversé mon café aujourd’hui. Bénis soient ceux qui, avec un sourire joyeux, prennent le temps de bavarder un instant. Bénis soient ceux qui savent faire revivre les souvenirs d’hier. Bénis soient ceux qui me font savoir que je suis aimé, respecté et que je ne suis pas seul. »

Et surtout, bénis soient ceux qui, à la fin de la soirée, nous aident à retrouver notre voiture sur le parking.

Source: https://jamaica-gleaner.com/article/commentary/20251213/tony-deyal-raging-paging-and-ageing-christmas

Cela pourrait vous intéresser

Laisser un commentaire