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Washington Post : podcasts IA critiqués pour erreurs et faux extraits

par Sara
États-Unis
Le site américain Semafor rapporte que des podcasts générés par intelligence artificielle, lancés par le Washington Post, sont remplis d’erreurs et comportent des citations présumées ou inventées. Le lancement, prévu pour l’application mobile du journal, a suscité de vives critiques au sein même de la rédaction.

L’annonce et les fonctionnalités proposées

La direction du Washington Post a annoncé la semaine dernière le déploiement d’une série de podcasts personnalisés créés par IA, accessibles uniquement via l’application mobile du journal. Les utilisateurs peuvent :

  • choisir les thèmes qui les intéressent ;
  • définir la durée des épisodes ;
  • sélectionner des voix de présentateurs générées par IA ;
  • bientôt, poser des questions via la fonctionnalité « Ask The Post AI ».

Le lancement a été présenté sur le fil Twitter de la communication du Washington Post : https://twitter.com/WashPostComms/status/1998800682359390465?ref_src=twsrc%5Etfw.

Des erreurs signalées dès les premières écoutes

Moins de 48 heures après la mise en ligne, plusieurs employés du journal ont relevé des anomalies dans ces podcasts personnalisés. Les problèmes recensés incluent :

  • des erreurs de prononciation, parfois mineures ;
  • des modifications substantielles du contenu des reportages ;
  • des attributions de citations inexactes, voire inventées ;
  • l’insertion de commentaires interprétant des citations comme des positions officielles du journal.

Quatre personnes au fait du dossier ont indiqué que ces manquements ont inquiété les hauts responsables de la salle de rédaction, qui ont reconnu sur le canal Slack interne que les productions ne respectaient pas les standards du journal.

Un éditeur a écrit sur Slack : « C’est vraiment étonnant qu’on permette une telle chose, je n’aurais jamais imaginé que le Washington Post déformerait délibérément son journalisme puis publierait ces erreurs à grande échelle pour notre public », demandant le retrait immédiat des programmes.

La nécessité d’une supervision humaine

Des employés ont fait valoir à Semafor que, bien que le journal utilise depuis quelque temps des modèles linguistiques pour des tâches comme la transcription ou la recherche, l’absence d’un contrôle humain rigoureux pose un risque sérieux pour la qualité éditoriale.

Selon ces témoignages, l’utilisation des grands modèles de langage sans relecture et validation humaines a exposé la rédaction à des erreurs susceptibles d’entamer la confiance des abonnés.

Expériences antérieures et réactions de la presse

Le Washington Post n’est pas la seule organisation à tester l’audio ou la production automatisée. D’autres médias ont annoncé des produits similaires :

  • Yahoo a annoncé un produit comparable basé sur l’IA ;
  • Business Insider teste un outil de génération d’articles avec supervision humaine et a publié moins d’une douzaine d’articles produits par IA, avec de simples corrections ;
  • Semafor mène aussi des projets internes visant à améliorer la productivité des salles de rédaction grâce à l’IA.

Les réactions du public aux productions IA varient : certains produits ont suscité des critiques, tandis que d’autres n’ont pas rencontré de protestations majeures.

Dans un entretien pour le podcast « Mixed Signals » de Semafor, l’éditeur du New Yorker, David Remnick, a indiqué que les lecteurs acceptent relativement bien les longs formats lus par des systèmes automatisés, car ils peuvent les consommer plus rapidement.

Un lancement problématique dans un contexte sensible

Semafor estime que le démarrage raté du projet audio représente un défi supplémentaire pour le Washington Post. Le journal cherche à se repositionner depuis certaines décisions éditoriales controversées, notamment la ligne choisie lors de la campagne présidentielle de 2024.

Ce recentrage idéologique a, selon plusieurs observateurs, éloigné certains abonnés historiques vers des concurrents comme The Atlantic ou The Guardian, qui ont attiré des journalistes et des chroniqueurs du Post et augmenté leur nombre d’abonnés.

En 2025, le Washington Post a multiplié les lancements de nouveaux produits — dont Ask The Post AI et l’onglet Watch dans l’application — pour toucher de nouveaux publics, mais le revers lié aux podcasts IA illustre les risques d’une adoption rapide sans garde-fous éditoriaux.

Points clés

  • Le Washington Post a lancé des podcasts IA personnalisés pour son application mobile.
  • Des erreurs de prononciation et des citations inexactes ou inventées ont été signalées.
  • Des responsables de la salle de rédaction ont exprimé leur préoccupation sur Slack et demandé le retrait de certains contenus.
  • La controverse souligne l’importance d’une supervision humaine dans les productions automatisées, notamment pour les podcasts IA.
source:https://www.aljazeera.net/media/2025/12/14/%d9%88%d8%a7%d8%b4%d9%86%d8%b7%d9%86-%d8%a8%d9%88%d8%b3%d8%aa-%d8%aa%d9%86%d8%aa%d8%ac-%d8%a8%d8%b1%d8%a7%d9%85%d8%ac-%d8%a8%d9%88%d8%af%d9%83%d8%a7%d8%b3%d8%aa

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