Le journaliste français Christophe Gleizes a été condamné à sept ans de prison en Algérie et a déposé un pourvoi en cassation afin d’obtenir un nouveau procès, selon ses avocats dimanche soir.
« Christophe Gleizes a inscrit un pourvoi en cassation », ont indiqué, dimanche, ses avocats Emmanuel Daoud et Me Amirouche Bakouri, précisant qu’aucun autre commentaire ne serait publié.
La Cour d’appel de Tizi-Ouzou a confirmé le 3 décembre la peine de sept ans de réclusion prononcée en première instance fin juin pour « apologie du terrorisme », et le journaliste est emprisonné depuis lors.
Reporters Sans Frontières (RSF) a condamné avec la plus grande fermeté cette décision aberrante, rappelant qu’il n’a fait que son travail. Collaborateur des magazines So Foot et Society, Gleizes s’était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi-Ouzou, à environ 100 kilomètres à l’est d’Alger.
La justice algérienne a reproché au reporter des contacts avec des personnes liées au mouvement séparatiste MAK (Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie), classé terroriste en Algérie.
Seul journaliste français en détention à l’étranger, Gleizes avait été arrêté le 28 mai 2024 et d’abord placé sous contrôle judiciaire dans un hôtel jusqu’à son premier procès de juin, à l’issue duquel il avait été incarcéré.
Au lendemain de la confirmation de sa condamnation, le président français Emmanuel Macron avait qualifié le jugement d’excessif et d’injuste, se disant déterminé à trouver une issue favorable. La présidence française a promis d’agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais. Ses proches ont exprimé l’espoir d’une grâce du président algérien Abdelmadjid Tebboune.
Cette affaire s’inscrit dans le contexte d’une grave crise diplomatique entre la France et l’Algérie, marquée par le retrait des ambassadeurs et l’expulsion réciproque de diplomates, même si les relations avaient semblé s’apaiser après la grâce accordée et la libération de l’écrivain franco‑algérien Boualem Sansal le 12 novembre.


