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Une polémique enfle autour de plusieurs établissements scolaires de l’Essex, où des parents dénoncent une discipline jugée « robotique » et déshumanisante. Entre interdictions d’accès aux toilettes et sanctions scolaires appliquées pour des motifs futiles comme un éternuement, les familles s’inquiètent de l’impact dévastateur de ce régime sur la santé mentale de leurs enfants.
Un régime disciplinaire comparé à une dictature
La colère gronde au sein de la Mossbourne Port Side Academy et de la Mossbourne Fobbing Academy. Depuis la reprise en main de ces établissements par la Mossbourne Federation en janvier, les témoignages de parents indignés se multiplient. Louise Butcher, mère de famille, n’hésite pas à comparer les nouvelles méthodes à un « régime nazi ». La raison de sa colère ? Sa fille de 14 ans, Danni, a été placée en isolement toute une journée uniquement parce que sa mère n’avait pas pu assister à une réunion parents-professeurs pour des raisons professionnelles.
Selon les familles, l’atmosphère au sein de l’école est devenue irrespirable. « C’est robotique. Tout le monde est entraîné à marcher d’une certaine manière, et vous obtenez une retenue pour le moindre faux pas. Ma fille a été punie pour avoir éternué », déplore Louise. Face à cette rigueur extrême, environ 150 élèves auraient été retirés des classes par leurs parents en l’espace d’un an.
Des atteintes à la dignité et à l’hygiène
Au-delà des sanctions scolaires jugées disproportionnées, c’est la gestion des besoins fondamentaux des élèves qui choque. Louise rapporte que sa fille s’est vue refuser l’accès aux toilettes alors qu’elle avait ses règles, les sanitaires étant verrouillés en dehors de la pause déjeuner. Une situation humiliante qui a poussé cette mère à déscolariser ses deux enfants pour débuter l’école à la maison, faute de places disponibles dans les autres établissements environnants.
« J’ai repris le contrôle de la santé mentale de mes enfants, mais je ne peux pas assurer leur éducation », confie-t-elle, soulignant le désespoir des familles face à un système éducatif local saturé.
La sécurité des élèves vulnérables en question
La situation est particulièrement critique pour les élèves aux besoins spécifiques. Luanne Miles, 55 ans, affirme que son fils George, autiste et souffrant d’allergies sévères, vit un calvaire. L’adolescent serait régulièrement placé en retenue de deux heures sans que ses parents en soient informés, une situation angoissante pour sa mère qui craint pour sa sécurité médicale.
« Les médecins ont prévenu l’école que son état peut être fatal en deux minutes. Ne pas savoir où il est constitue une rupture massive de sécurité », s’insurge Luanne. Elle décrit un enfant poussé à bout, qui en viendrait à consommer des aliments allergènes volontairement pour tomber malade et éviter de se rendre en classe. Luanne dénonce également des punitions absurdes, comme une journée d’isolement pour l’oubli d’un stylo bleu ou le port d’un manteau non conforme à la marque de l’établissement.
Un rapport accablant et des centaines de plaintes
Ces témoignages font écho à un rapport indépendant concernant la Mossbourne Victoria Park Academy à Hackney, qui critiquait déjà une « politique de comportement rigide ». Le document souligne que la réussite académique de l’établissement s’est faite à un « coût trop élevé » pour certains élèves, citant des humiliations routinières.
Gary Byrne, conseiller indépendant qui suit le dossier, affirme avoir reçu près de 500 plaintes. « Il y a une politique d’humiliation publique et de harcèlement », déclare-t-il, précisant que de nombreux enfants vivent désormais dans la peur de se rendre à l’école. Si les résultats scolaires sont excellents, le prix à payer sur le plan psychologique est jugé inacceptable par une communauté de parents de plus en plus mobilisée.