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Grève au Louvre: fermeture et réorganisation en perspective

par Marie
France

Le musée du Louvre est resté fermé ce lundi après un vote unanime des personnels qui déclenche une grève reconductible, selon les syndicats CGT, CFDT et SUD. Le mouvement intervient dans un contexte de réorganisation du musée et de questionnements sur la sécurité après le cambriolage d’octobre, et met en lumière des tensions sur les conditions de travail et l’accueil du public. La ministre de la Culture, Rachida Dati, a reçu les représentants et a annoncé examiner certaines questions budgétaires, sans qu’aucune avancée majeure ne soit annoncée à ce stade. Parallèlement, Laurence des Cars et le haut fonctionnaire Philippe Jost préparent une réorganisation en profondeur du musée, un chantier que la ministre a confié vendredi à l’attention de l’institution.

Femme consulte une affiche informant le public
Une femme consulte une affiche d’information au Louvre.

Grève unanime au Louvre: fermeture du musée ce lundi

À partir de 9 heures, le Louvre n’a pas ouvert ses portes ce matin, le musée restant fermé. L’assemblée générale a réuni près de 400 personnes et a voté la grève reconductible, selon les représentants du personnel. « Visiter le Louvre est devenu un véritable parcours du combattant », écrivent les représentants dans le préavis de grève transmis le 8 décembre à la ministre de la Culture, Rachida Dati. « Visiter le Louvre est devenu un véritable parcours du combattant » est une phrase reprise par les syndicats, et elle illustre le ressenti partagé par plusieurs catégories de personnels.

Un des porte-voix de la CGT, Christian Galani, a estimé que l’appel à la grève serait « une mobilisation puissante », ajoutant que « on aura beaucoup plus de grévistes que d’habitude ». Les syndicats dénoncent des problèmes de sous-effectifs et réclament des mesures structurelles pour l’accueil du public. « On se prépare à une mobilisation puissante. On aura beaucoup plus de grévistes que d’habitude », a-t-il déclaré.

Sur le fond, les organisations indiquent qu’« Aucune autre avancée significative » a été constatée, selon la CGT, et la CFDT a assuré que les échanges menés dans la semaine précédente se sont déroulés « de façon intelligente et apaisée ». Pour tenter d’éviter une fermeture prolongée à Noël, des réunions ont eu lieu au ministère de la Culture avec les syndicats, dont une en présence de la ministre. Face aux syndicats, la ministre s’est engagée à revenir sur la baisse de 5,7 millions d’euros de dotation publique au Louvre prévue dans le projet de loi de finances 2026, selon des sources concordantes. En 2024, le musée a perçu 98,2 millions d’euros de subventions de l’État.

Dimanche, le ministère a précisé que la mission confiée à Philippe Jost serait menée en janvier et février, et que ses premières recommandations étaient attendues « fin février 2026 ». Cette semaine, les sénateurs poursuivent leurs interrogations sur les dysfonctionnements du musée après l’enquête administrative lancée après le cambriolage. La commission culture du Sénat doit entendre l’ancien président du Louvre Jean-Luc Martinez et, le lendemain, Laurence des Cars, afin de comprendre notamment comment ces audits ont été découverts après le casse du 19 octobre.

En parallèle, des discussions ont été engagées avec les autorités pour clarifier le rôle de la mission et les mesures qui pourront être mises en œuvre rapidement. Le contexte, marqué par l’unanimité du vote, montre une économie politique autour de la sécurité, mais aussi un débat sur l’avenir structurel du musée et sa gestion de crise.

Panneau et visiteurs devant le Louvre lors d’un vote de grève
Vote et fermeture du Louvre, reportage photo publié par Liberation.

Mission Philippe Jost et perspectives de réforme

La mission confiée à Philippe Jost se déroulera en janvier et février 2026, avec des recommandations attendues fin février. « Des mesures indispensables sont à prendre, bien au-delà de la sûreté et de la sécurité », a déclaré la ministre, sans détailler les axes envisagés. Cette annonce s’inscrit dans un cadre plus large visant à reorganiser profondément le musée, au moment où Laurence des Cars et les équipes centrales travaillent sur ce chantier complexe.

La CFDT a réagi en soulignant que « Toute réflexion sur l’avenir du Louvre ne saurait se limiter à une approche technico-organisationnelle », appelant à préciser le périmètre exact de la mission et les responsabilités associées. En parallèle, les inquiétudes sur les niveaux de sécurité, les procédures de prévention et l’accueil du public nourrissent le débat public et politique autour du plus grand musée du monde. Les discussions avec le ministère et les parlementaires se poursuivent, avec des auditions prévues au Sénat et la planification d’un calendrier précis pour la suite des travaux et des réformes.

En conclusion, le Louvre, toujours au cœur d’un sommet de tensions entre personnel, direction et pouvoirs publics, avance avec une promesse de clarté sur les objectifs et les moyens, tout en faisant face à une période de fermetures et d’un chantier de transformation qui s’annonce longue.

Source: https://www.la-croix.com/culture/louvre-le-musee-n-a-pas-ouvert-ses-portes-lundi-matin-suite-a-un-appel-a-la-greve-20251215

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