Le musée du Louvre a été fermé ce lundi 15 décembre en raison d’une grève des personnels, premier jour d’un mouvement reconductible qui a été voté à l’unanimité par les salariés. Le musée, l’un des plus visités au monde, a été touché par des tensions prolongées après le cambriolage du 19 octobre et la mise à nu des dysfonctionnements internes. À 9 heures, les salariés se sont réunis en assemblée générale pour se prononcer sur l’appel lancé par les syndicats à une « grève reconductible » contre des « conditions de travail toujours plus dégradées » et la détérioration de l’accueil du public. Devant une foule de visiteurs, un panneau indiquait : « L’ouverture du musée est actuellement retardée. Nous vous communiquerons les modalités d’une éventuelle ouverture dès que possible ». Contactée par l’AFP, la direction a indiqué qu’elle recensait actuellement les agents non-grévistes pour pouvoir envisager une ouverture du musée ce lundi. Des annonces pour éviter une fermeture du musée à Noël ont été évoquées lors de réunions au ministère de la Culture avec les syndicats, dont une avec Rachida Dati en personne. Face aux syndicats, la ministre s’est engagée à revenir sur la baisse de 5,7 millions d’euros de dotation publique au Louvre prévue dans le projet de loi de finances 2026, a-t-on appris de sources concordantes. En 2024, le musée a perçu 98,2 millions d’euros de subventions de l’État. Fragilisée, la présidente du Louvre Laurence des Cars devra, l’espace de quelques mois, travailler en tandem avec Philippe Jost, le haut fonctionnaire chargé du chantier de reconstruction de Notre-Dame, à qui Rachida Dati a confié la mission de « réorganiser en profondeur le musée ». « Des mesures indispensables sont à prendre, bien au-delà de la sûreté et de la sécurité », a déclaré la ministre, sans donner plus de détails. « Toute réflexion sur l’avenir du Louvre ne saurait se limiter à une approche technico-organisationnelle », a réagi la CFDT, demandant de connaître le « périmètre exact » de cette mission. Des sénateurs vont par ailleurs poursuivre leur quête de réponses sur les dysfonctionnements du musée, après avoir pris connaissance de l’enquête administrative lancée après le cambriolage. Mardi 16 décembre, la commission culture du Sénat doit entendre pour la première fois l’ancien président du Louvre Jean-Luc Martinez, destinataire pendant son double mandat (2013-2021) de deux audits alarmants peu suivis d’effets. Mercredi, la même commission entendra de nouveau Laurence des Cars, à la tête du musée depuis fin 2021 , pour comprendre notamment comment ces deux audits n’ont été découverts par l’actuelle direction qu’après le casse du 19 octobre.

À Paris, le Louvre ferme ses portes et 400 agents se prononcent pour une grève reconductible
Le premier jour du mouvement a vu environ 400 agents se prononcer pour une grève reconductible, selon les chiffres relayés par la CGT et la CFDT. Le rendez‑vous de ce matin, sur le parvis de la pyramide, a mis en lumière les craintes sur l’accueil du public et les conditions de travail, décrites par les syndicats comme étant en rupture avec les efforts consentis pour maintenir l’institution à flot.
La direction du musée a indiqué qu’elle procédait à l’inventaire des agents non grévistes afin d’évaluer les perspectives d’ouverture. Dans ce contexte, les discussions entre l’État et les syndicats se poursuivent et des mesures envisagées lors de réunions ministérielles ont été évoquées pour éviter une fermeture des lieux pendant la période des fêtes.
Enjeux financiers et enquêtes parlementaires après le cambriolage
Sur le volet financier, les chiffres évoqués montrent un contexte fragile: la dotation publique au Louvre est en baisse de 5,7 millions d’euros dans le cadre du projet de loi de finances pour 2026, selon des sources concordantes citées par l’AFP. En parallèle, le musée avait reçu 98,2 millions d’euros de subventions de l’État en 2024. Ces éléments interviennent dans un contexte où la présidente Laurence des Cars doit travailler avec Philippe Jost, chargé du chantier de reconstruction de Notre-Dame, pour réorganiser l’institution, une mission confiée par Rachida Dati.
Des mesures, selon les mots de la ministre, « indispensables à prendre, bien au-delà de la sûreté et de la sécurité », ont été avancées sans détails supplémentaires. La CFDT a réagi en soulignant que le « périmètre exact » de cette mission restait à préciser et a appelé à clarifier les objectifs. Par ailleurs, la commission culture du Sénat organise des auditions sur les dysfonctionnements révélés par l’enquête administrative ouverte après le cambriolage, avec Jean-Luc Martinez et ensuite Laurence des Cars projetant des éclairages sur la période concernée.
En outre, la commission doit entendre Jean-Luc Martinez, ancien président du Louvre, et Laurence des Cars lors de séances prévues les mardi 16 et mercredi 17 décembre, afin de mieux comprendre comment les audits n’ont pas été pleinement exploités par l’équipe actuelle avant le casse du 19 octobre.