Des frappes menées par les États‑Unis contre trois navires soupçonnés de narcotrafic ont causé huit morts lundi dans l’océan Pacifique, selon l’armée américaine. Le bilan total des décès dans ce type d’opérations atteint au moins 95 depuis le début du mois de septembre.
Des renseignements indiquent que ces navires évoluaient le long de routes connues du narcotrafic dans l’est du Pacifique et qu’ils participaient à ce trafic. Une publication du commandement Sud des États‑Unis, accompagnée d’une vidéo, montre les frappes portées sur les embarcations en mer.
Selon l’armée, huit narcoterroristes masculins ont été tués pendant ces opérations.
Depuis le début du mois de septembre, les États‑Unis ont mené des frappes contre au moins 26 navires accusés de narcotrafic dans les Caraïbes ou dans l’est du Pacifique, faisant au moins 95 morts. Les autorités n’apportent pas toujours de preuves que ces bateaux étaient impliqués dans le trafic, ce qui pousse des experts et des responsables de l’ONU à remettre en question la légalité de ces opérations.
Les États-Unis ont renforcé leur présence militaire en mer des Caraïbes, notamment avec le déploiement du porte‑avions USS Gerald R. Ford.
Washington accuse le président vénézuélien Nicolás Maduro d’être à la tête d’un vaste réseau de narcotrafic; Caracas dément, affirmant que les États‑Unis cherchent à renverser le pays pour s’emparer de son pétrole.
La légalité des frappes menées en mer, dans des eaux étrangères ou internationales, contre des personnes qui n’ont pas été interceptées ou interrogées, fait débat. HRW a appelé début décembre les partenaires des États‑Unis à condamner ces frappes qu’elle qualifie d’illégales contre des navires de trafiquants présumés. Le Haut‑Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a souligné que, selon le droit international, le recours à la force létale n’est permis qu’en dernier recours contre une menace imminente pour la vie.