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Le mouvement Anti-tech résistance, né à Rennes en 2022, attire l’attention de la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Selon cet organisme, plusieurs signalements ont été enregistrés et des demandes d’information ont été formulées en 2024, portant sur le fonctionnement interne et les pratiques du groupe.
Une organisation pyramidale
La Miviludes indique que ATR se présenterait comme une structure « militaire et pyramidale », dirigée par trois cadres appelés « cadres ». Des entretiens avec des militants expliquent que l’organisation hiérarchique est volontaire afin d’améliorer l’efficacité et le rythme d’intervention, en s’appuyant sur des personnes perçues comme compétentes. Le mouvement se compare à une ONG internationale pour éclairer son modèle, et le nombre exact de cadres demeure non publié, tout en indiquant une croissance du nombre de cadres et de l’ampleur du mouvement.
Adhésion et financement
Pour intégrer ATR, l’entrée serait soumise à une sélection stricte et le fonctionnement serait décrit comme très fermé. Chaque adhérent serait tenu de cotiser, avec une obligation équivalant à 1 % des revenus mensuels, assortie d’un seuil minimum de 5 € par mois, afin de financer les activités du collectif (impression de documents, location de locaux, organisation d’événements, etc.). Dans le texte de présentation du mouvement, ce système est présenté comme comparable à celui de partis politiques ou d’ONG qui sollicitent des cotisations pour assurer la vie du groupe.
Interdiction de critiquer
Rejoindre Anti-tech résistance impliquerait une interdiction de critiquer le mouvement sous peine de sanctions. Le règlement intérieur serait tenu secret et ne devrait pas être divulgué à des non-adhérents ; des mesures seraient prévues en cas de divulgation. Toutefois, la Miviludes précise que la critique peut trouver sa place dans les espaces dédiés, tels que les réunions, et que toute personne étant en désaccord serait libre de partir.
Formations et pratiques
ATR proposerait des formations sur les enjeux technologiques et les méthodes d’action, avec un volet consacré à la résistance lors des manifestations. L’organisation évoque des camps en nature et des sessions d’autodéfense, que les membres s’engagent à n’appliquer qu’en cas de légitime défense et non contre les forces de l’ordre. Des témoignages évoquent des exercices physiques, tels que de longues marches et des nuits dans des cabanes par temps froid, même pour des participants âgés de plus de 70 ans, dans le cadre de séminaires destinés à l’entraînement.
Référence à Theodore Kaczynski
Sur le fond, la Miviludes rappelle que ATR s’inspire des idées de Theodore Kaczynski, connu sous le pseudonyme d Unabomber, mathématicien et terroriste américain actif entre 1978 et 1995 pour protester contre la technologie et la société industrielle. Ces attentats ont fait des morts et des blessés et illustrent, selon la Miviludes, une critique radicale de la technologie et du progrès industriel.
À propos de la Miviludes
La Miviludes est une mission interministérielle chargée de la prévention des dérives sectaires et de leur lutte. Ses missions comprennent l’observation et l’analyse des mouvements à caractère sectaire, l’information du public sur les risques, l’aide aux victimes et le traitement des signalements transmis par des particuliers, des associations ou des administrations. N’étant pas un service d’enquête, elle ne dispose d’aucun pouvoir propre et transmet les signalements pertinents aux administrations compétentes ou, lorsque une infraction pénale est suspectée, au procureur de la République.
Selon la Miviludes, le dossier Anti-tech résistance fait l’objet d’une attention et d’une vigilance particulières en raison des éléments remontés sur son fonctionnement et ses pratiques, et le suivi demeure actif afin d’éclairer le public sur ces phénomènes.