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Les États-Unis ont annoncé avoir tué quatre personnes lors d’une frappe « létale » contre un embarcation dans l’est de l’océan Pacifique, une opération qui survient alors que les tensions entre Washington et Caracas s’accentuent. L’attaque, menée mercredi et revendiquée par le commandement militaire sud-américain des États-Unis (SOUTHCOM), a été présentée comme visant « quatre narco-terroristes masculins », sans toutefois fournir de preuves publiques liant formellement le bateau au trafic de stupéfiants.
L’attaque et ses modalités
SOUTHCOM a précisé que le navire se trouvait sur une route maritime connue pour le narcotrafic et a diffusé une vidéo montrant la destruction d’une vedette rapide. Le ministère américain de la Défense, sur ordre du secrétaire à la Défense Pete Hegseth, a qualifié l’opération d’effort contre le trafic de drogue, mais n’a pas communiqué d’éléments concrets permettant d’établir l’implication du bateau ciblé.
Cette intervention porte à près de cent le nombre de personnes tuées par des frappes américaines contre 26 embarcations — un bilan reconnu par Washington — dans l’océan Pacifique oriental et les Caraïbes depuis septembre. Des juristes ont dénoncé une campagne d’exécutions extrajudiciaires en haute mer, alors que l’administration américaine défend ces opérations comme essentielles pour freiner l’acheminement de drogues vers les États-Unis.
Décision du Congrès et enjeux politiques
La frappe intervient au lendemain d’un revers au Congrès américain. La Chambre des représentants, à majorité républicaine, a rejeté deux résolutions visant à contraindre le président à retirer les forces américaines engagées contre le Venezuela ou contre toute organisation désignée comme terroriste dans l’hémisphère occidental sans autorisation du Congrès.
Les deux textes ont été rejetés de justesse, à 213 voix contre 211 pour la première résolution et à 216 contre 210 pour la seconde. Ces votes traduisent les divisions politiques internes autour de l’escalade militaire et de l’utilisation de la force sans mandat législatif clair.
Escalade militaire et mesures américaines
Parallèlement, Washington a déployé une importante force militaire en Amérique latine, comprenant des milliers de soldats, le plus grand porte-avions américain et un sous-marin nucléaire, dans le cadre d’une opération baptisée « Southern Spear ». Le président américain a en outre ordonné un blocus naval des méthaniers et pétroliers soumis à des sanctions américaines entrant et sortant des ports vénézuéliens.
Le gouvernement vénézuélien a qualifié cette décision de « grotesque menace » visant, selon lui, à s’approprier les richesses nationales. Par ailleurs, des militaires américains ont récemment arraisonné le pétrolier Skipper au large du Venezuela, et le navire a été conduit jusqu’au Texas pour déchargement de sa cargaison, selon des rapports.
Réactions régionales et internationales
La montée des tensions a suscité l’inquiétude de dirigeants latino-américains et d’organisations internationales. La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a appelé l’ONU à intervenir pour prévenir toute effusion de sang et a réaffirmé la position mexicaine contre l’ingérence étrangère au Venezuela.
Au Brésil, le président Luiz Inácio Lula da Silva a exprimé sa préoccupation face aux menaces américaines et a déclaré avoir encouragé le dialogue entre Washington et Caracas. « Le pouvoir de la parole peut l’emporter sur le pouvoir des armes », a-t-il déclaré en assurant être prêt à faciliter des pourparlers si les États-Unis manifestaient une réelle volonté de dialogue.
Position de Caracas
À Caracas, Nicolás Maduro a dénoncé le blocus naval et évoqué un « escalade récente de menaces coloniales » contre le Venezuela lors d’un entretien téléphonique avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Le dirigeant vénézuélien a qualifié de « diplomatie barbare » certaines déclarations d’officiels américains suggérant la mainmise sur les ressources naturelles du pays.
Face à la menace d’intervention, la marine vénézuélienne a commencé à escorter des navires transportant des produits pétroliers depuis plusieurs ports, une mesure visant à protéger les exportations après l’annonce du blocus.
Chronologie récente
- Depuis septembre : près de 100 personnes tuées dans des frappes américaines contre 26 embarcations en Pacifique et Caraïbes.
- Mercredi : frappe annoncée par SOUTHCOM tuant quatre personnes à bord d’une vedette.
- Dernières semaines : déploiement massif de forces américaines en Amérique latine, blocus naval et saisie du pétrolier Skipper.
- Réactions : appels au dialogue et demandes d’intervention de l’ONU de la part de dirigeants régionaux.