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Suite à la fusillade meurtrière sur la plage de Bondi, le Premier ministre australien Anthony Albanese a annoncé, jeudi, une campagne nationale contre le « discours de haine, la division et l’extrémisme ». Il a qualifié la nation de « choquée et en colère » et appelé à des mesures plus sévères pour contrer ce qu’il a décrit comme « un fléau malfaisant ». Lors d’une conférence de presse, il a précisé que les partisans de l’extrémisme et les personnes qui propagent la haine seraient ciblés, y compris par l’annulation de visas.
Mesures législatives contre le discours de haine
Le gouvernement prépare des lois renforcées visant le « discours de haine aggravé » pour sanctionner les leaders et les prêcheurs qui incitent à la haine ou à la violence. Dans ce cadre, un système de classification sera mis en place pour identifier les organisations dirigées par des personnes diffusant des discours de haine.
Selon le Premier ministre, ces nouveaux outils permettront d’agir plus rapidement et plus efficacement contre les discours qui propagent la division sociale. De plus, la qualification d’infraction fédérale pour la « diffamation grave » motivée par la race ou l’appel à la supériorité raciale sera introduite.
Renforcement des pouvoirs sur les visas
Parallèlement, le gouvernement entend renforcer les prérogatives du ministre de l’Intérieur afin de pouvoir refuser ou annuler les visas de personnes impliquées dans la diffusion de discours de haine ou d’idéologies extrémistes. Cette mesure vise à empêcher l’usage du territoire australien comme tribune pour l’incitation.
Albanese a insisté sur le besoin d’outils administratifs et juridiques complémentaires pour compléter les enquêtes pénales et protéger la sécurité publique.
Action contre l’antisémitisme et mobilisation éducative
Une équipe de travail d’une durée de 12 mois sera constituée pour s’assurer que le système éducatif réponde de manière appropriée à la lutte contre l’antisémitisme. Le Premier ministre a souligné que chaque Juif australien doit pouvoir être fier de son identité et se sentir en sécurité, reconnu et respecté pour sa contribution à la nation.
La représentante australienne chargée de la lutte contre l’antisémitisme, Gillian Segal, a estimé que la réponse du pays à ce type de préjugés était attendue depuis longtemps et qu’il s’agit d’un moment crucial pour la société et pour la lutte contre l’antisémitisme à l’échelle mondiale.
Fusillade de Bondi et responsabilités
Le chef du gouvernement a imputé la tuerie — dans laquelle 16 personnes ont été tuées alors qu’elles célébraient Hanoucca sur la plage de Bondi — à une motivation idéologique liée à l’organisation État islamique, selon ses propos. Les victimes ont été tuées par Sajid Akram et son fils Navid, a précisé le Premier ministre.
Les autorités enquêtent sur les liens idéologiques et l’environnement de radicalisation des auteurs. Parmi les éléments examinés figure le profil de Navid Akram, âgé de 24 ans, signalé comme ayant été proche d’un prédicateur aux positions favorables au jihad, selon les premiers éléments rassemblés par les enquêteurs.
Perspectives et enjeux
Le plan annoncé combine volet pénal, mesures administratives et actions préventives dans l’éducation pour répondre au discours de haine et à l’extrémisme. Les responsables politiques insistent sur la nécessité d’un effort collectif pour protéger la cohésion sociale et prévenir de nouveaux actes de violence motivés par la haine.
Alors que la mise en œuvre de ces mesures est attendue dans les semaines et mois à venir, les autorités indiquent qu’elles suivront de près l’impact de ces nouvelles dispositions et l’évolution des enquêtes en cours.