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Le président Ahmed Shara a félicité vendredi le peuple syrien à l’annonce de la levée complète des sanctions contre la Syrie, affirmant que « le temps de la construction et de la reconstruction a commencé ». Dans un message vidéo enregistré depuis le versant du mont Qassioun, surplombant Damas, il a salué ce moment comme le « premier jour » d’une Syrie sans contraintes économiques extérieures.
Le message du président
Dans son allocution, M. Shara a rendu hommage à ceux qui ont souffert pendant le conflit, évoquant notamment les victimes d’armes chimiques, les déplacés, les migrants ayant péri en mer et les martyrs. Il a souligné que la patience et les sacrifices de la population avaient abouti selon lui à « une victoire » matérialisée par la fin des sanctions.
Il a par ailleurs remercié explicitement plusieurs acteurs internationaux. Outre les autorités américaines, il a cité le président Donald Trump et les membres du Congrès pour avoir répondu favorablement à sa demande de lever les sanctions. Il a également exprimé sa gratitude envers la Turquie, le Qatar, l’Arabie saoudite ainsi que d’autres pays arabes, islamiques et européens qui, selon lui, ont soutenu la Syrie au cours de la guerre et durant le processus de levée des restrictions.
Enfin, s’adressant directement à la population, Ahmed Shara a appelé à l’unité nationale en répétant que « le temps de la douleur est passé » et que « main dans la main » les Syriens doivent engager la reconstruction du pays.
Levée des sanctions et cadre juridique
La décision est intervenu après la signature, jeudi soir à la Maison-Blanche, du projet de loi d’autorisation de la défense nationale pour 2026, qui inclut une disposition annulant les sanctions imposées à la Syrie en vertu de la dite « loi César ». Cet acte marque la suppression officielle des mesures punitives économiques et financières qui pesaient sur Damas.
La « loi César », adoptée par le Congrès américain le 11 décembre 2019, visait à punir les responsables du régime de Bachar al-Assad pour les violations commises contre les civils au cours du conflit. Sa révocation ouvre désormais la voie, selon les analystes, à la possible reprise des investissements étrangers et à la réintroduction d’aides internationales pour appuyer l’administration syrienne actuelle.
Contexte politique
Le répit diplomatique s’inscrit dans un contexte de recomposition politique. En décembre 2024, des forces rebelles sont entrées dans la capitale, annonçant la chute du régime de Bachar al-Assad, qui avait dirigé le pays depuis 2000. Ce changement a profondément modifié les équilibres internes et la donne diplomatique autour de la Syrie.
Dans ce nouvel environnement, la levée des sanctions constitue un signal fort vers la normalisation des relations internationales et le démarrage d’opérations de reconstruction à grande échelle. Toutefois, la portée réelle de cette décision dépendra des conditions posées par les partenaires étrangers pour le retour des capitaux et des aides, ainsi que des capacités de l’administration syrienne à garantir sécurité et transparence dans la gestion de la reconstruction.