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L’Égypte lève l’interdiction de voyage pour le militant Alaa Abdel-Fattah

par Lea
France

La justice égyptienne a levé l’interdiction de voyage pesant sur le militant égypto-britannique des droits humains Alaa Abdel-Fattah, selon son avocat. Figure emblématique du soulèvement de 2011 contre Hosni Moubarak, il a passé la majeure partie de la dernière décennie derrière les barreaux, à l’âge de 44 ans.

Alaa Abdel-Fattah lors d’un déplacement
Photo AFP/Khaled Desouki

Levée de l’interdiction de voyage et contexte

En septembre, Alaa Abdel-Fattah avait bénéficié d’une grâce présidentielle après de longs mois d’attente et de mobilisation. Cette libération partielle était présentée comme une étape vers une plus grande ouverture politique. Des soutiens ont salué cette décision comme une avancée importante pour les voix dissidentes. Cependant, le chemin reste long et les autorités persistent à surveiller de près les opposants.

Malgré cette grâce, les autorités égyptiennes l’avaient empêché de voyager le mois dernier à l’aéroport du Caire, alors qu’il s’apprêtait à s’envoler pour le Royaume-Uni, selon sa sœur Sanaa Seif. Il devait recevoir le prix Magnitsky, attribué conjointement à lui et à sa mère, la mathématicienne Laila Soueif. Le procureur général a approuvé la levée du nom d’Alaa Abdel-Fattah des listes d’interdiction de voyage, sur la base d’une demande déposée de leur part, a indiqué Me Khaled Ali.

Parcours judiciaire et trajectoire politique

Opposé aux autorités ayant succédé à Hosni Moubarak, Alaa Abdel-Fattah avait été arrêté pour la dernière fois en 2019 pour un message évoquant des violences policières publié sur Facebook, puis condamné à cinq ans de prison en 2021 pour « fausses informations », une accusation fréquemment utilisée pour cibler les voix dissidentes. Cette condamnation avait renforcé son profil de figure emblématique de la contestation et des critiques du pouvoir. En 2021, la justice avait aussi renforcé ses liens avec les mouvements démocratiques. Son cas est souvent cité dans le cadre du bilan des droits humains en Égypte.

Deux mois avant sa libération, un tribunal du Caire avait retiré son nom de la liste des personnes soupçonnées de terrorisme, concluant qu’il n’entretenait plus aucun lien avec les Frères musulmains. Cette décision a été présentée comme un signe de l’assouplissement des accusations retenues contre lui. Toutefois, les autorités ont maintenu une approche ferme envers les dissidents encore emprisonnés. Le cadre juridique égyptien continue d’être décrié par des organisations de défense des droits humains.

Éléments récents et situation des opposants

Depuis 2022, les autorités égyptiennes ont libéré des centaines de détenus et gracié plusieurs figures de l’opposition. Les organisations de défense des droits humains estiment toutefois que des dizaines de milliers de prisonniers politiques restent détenus, des accusations rejetées par les autorités.

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