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Selon Reuters, les États-Unis mènent depuis la fin novembre des vols de reconnaissance au‑dessus de larges zones du Nigeria, dans le cadre d’opérations destinées à collecter des renseignements. Ces missions, qualifiées de « reconnaissance américaine au Nigeria » par plusieurs sources, interviennent après les menaces du président américain de l’époque de recourir à une intervention militaire, reprochant aux autorités nigérianes de ne pas mettre fin aux violences visant des communautés chrétiennes.
Les données de suivi des vols et des sources américaines indiquent que l’avion affecté à ces opérations appartient à un opérateur privé sous contrat avec Washington. L’appareil décolle habituellement d’Accra, la capitale ghanéenne, survole des zones nigérianes puis retourne au Ghana, selon ces mêmes éléments.
La société exploitante est identifiée comme Tenax Aerospace, basée dans l’État du Mississippi, spécialisée dans la fourniture d’avions pour des missions spéciales en coopération avec l’armée américaine. De fait, ces rotations aériennes semblent être gérées à partir d’Accra, considéré comme un centre logistique pour le soutien des opérations américaines en Afrique de l’Ouest.
Objectifs affichés des missions
Un ancien responsable américain a précisé que l’appareil faisait partie d’actifs transférés au Ghana en novembre. Les missions visent notamment à retracer un pilote américain qui travaillait au Niger et a été enlevé, ainsi qu’à recueillir des informations sur les groupes armés actifs au Nigeria.
Parmi les cibles prioritaires figurent Boko Haram et l’organisation État islamique dans la région ouest‑africaine, d’après les sources consultées. De manière générale, il s’agit de mieux cartographier la présence et les activités de ces groupes afin d’éclairer les décisions de sécurité régionale.
Contexte stratégique et réactions
Pour Liam Kerr, responsable de l’équipe Afrique au sein du Critical Threats Project de l’American Enterprise Institute, ces vols traduisent une volonté de Washington de reconstituer une partie de ses capacités de surveillance dans la région après le retrait d’une base aérienne au Niger l’année précédente, lié au rapprochement de Niamey avec la Russie. « Nous avons observé ces dernières semaines la reprise des vols de surveillance et de reconnaissance au Nigeria », a‑t‑il souligné.
Le ministère de la Défense américain a indiqué avoir tenu des réunions « constructives » avec les autorités nigérianes après le message du président, mais il a refusé d’en détailler le contenu. De leur côté, l’armée nigériane et les autorités ghanéennes n’avaient pas réagi publiquement au moment des rapports.
Enjeux pour la sécurité régionale
Ces rotations mettent en lumière la complexité des relations entre la présence militaire américaine, les inquiétudes sécuritaires locales et les sensibilités politiques liées aux déclarations d’intervention. Elles pourraient renforcer la capacité de renseignement régionale, tout en suscitant des tensions diplomatiques si elles sont perçues comme une ingérence.
Dans l’immédiat, la poursuite de ces vols sera observée de près par les capitales ouest‑africaines et par les organisations impliquées dans la lutte contre les groupes armés, qui réclament des informations plus ciblées pour contrer les violences sur le terrain.