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Les forces russes ont pris le contrôle de la ville meurtrie de Siversk, dans l’est de la région de Donetsk, après le retrait ordonné des unités ukrainiennes, a indiqué mardi l’état-major ukrainien. Les autorités militaires expliquent avoir choisi de se replier pour préserver la vie des soldats et la capacité opérationnelle des unités engagées.
Retrait et bilan des combats autour de Siversk
Dans un communiqué, l’état-major a précisé que les troupes russes disposaient d’un « avantage significatif » en effectifs et en moyens, exerçant une pression constante par des assauts de petites unités, dans des conditions météorologiques difficiles. Avant l’ordre de repli, les forces ukrainiennes affirment avoir infligé des pertes lourdes à l’ennemi.
Les autorités ukrainiennes ajoutent que Siversk reste sous le contrôle des feux de leurs unités et que des dispositifs sont en place pour bloquer les éléments ennemis et empêcher toute avancée supplémentaire.
Occupation confirmée et zones voisines
Un site ukrainien de surveillance militaire a rapporté tard mardi que des forces russes occupaient désormais Siversk ainsi que le village de Hrabovske, près de la frontière avec la Russie dans la région de Sumy. Mi-décembre, un lieutenant-général russe avait déjà affirmé devant le président russe que Siversk était pris, déclarations alors démenties par Kiev.
Les combats autour de Siversk ont été intenses ces derniers mois, la ville constituant une ligne de front disputée depuis longtemps entre les deux armées.
Une position stratégique dans le dispositif de défense ukrainien
Malgré sa taille modeste — la ville comptait environ 10 000 habitants avant la guerre et ne compte aujourd’hui que quelques centaines de civils — Siversk jouait un rôle stratégique pour la défense du nord de Donetsk. Elle contribuait notamment à protéger les zones plus importantes de Sloviansk et Kramatorsk, considérées comme les principaux bastions de la défense ukrainienne dans la région.
La perte de Siversk représente donc un recul tactique pour Kyiv, tant sur le plan militaire que symbolique.
Contexte territorial et pressions diplomatiques
Les combats s’inscrivent dans un contexte où, selon des estimations publiées début décembre, près de 19 % du territoire ukrainien se trouvait sous contrôle russe, incluant la Crimée annexée en 2014, la totalité de la région de Louhansk et une très large partie de Donetsk.
Un plan de paix en 28 points, présenté récemment par l’administration américaine précédente, proposait la reconnaissance de certains territoires comme relevant de fait de la Russie. Parallèlement, le président ukrainien a dénoncé des pressions pour qu’il se retire du Donetsk afin d’établir ce que Washington appelle une « zone économique libre », que Moscou décrit pour sa part comme une zone démilitarisée.
Violences durant la période des fêtes et appel à la trêve
La prise de Siversk intervient alors que le président Zelensky a dénoncé une nouvelle « attaque massive » dans la nuit de lundi, visant treize régions et faisant au moins trois morts, dont une fillette de quatre ans. En parallèle, des frappes et des attaques de drones ont fait des victimes côté russe, notamment dans la région de Belgorod.
À l’approche de Noël, le pape s’est dit attristé par la poursuite des combats et a lancé un appel pour que soit respectée au moins la journée de Noël comme jour de paix. De nombreux chrétiens d’Ukraine et de Russie, de confession orthodoxe, célèbrent Noël le 7 janvier, ce qui complique la demande d’un cessez-le-feu calé sur le 25 décembre.
Plus tôt cette année, une trêve unilatérale de trente heures annoncée avant Pâques avait constitué une pause inhabituelle dans le conflit, mais les cessez-le-feu restent rares et fragiles.
Conséquences humanitaires
La bataille pour Siversk illustre le coût humain de la guerre: déplacements massifs, infrastructures détruites et civils exposés aux bombardements. Dans l’ouest du pays, à Lviv, des habitants ont récemment rendu hommage aux soldats tombés, décorant leurs tombes pour les fêtes — un symbole des pertes qui pèsent sur la société ukrainienne.
Alors que la situation sur le front évolue, les autorités ukrainiennes soulignent leur priorité: préserver la vie des soldats et maintenir la résilience des unités engagées, en attendant de nouvelles décisions stratégiques.