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Huit militants du groupe Palestine Action ont entamé une grève de la faim dans des prisons britanniques alors qu’ils attendent leur procès, en signe de protestation contre leur détention et l’interdiction de leur mouvement invoquée par les lois antiterroristes. Selon un reportage du quotidien britannique The Guardian, sept d’entre eux ont dû être transférés à l’hôpital depuis le début du jeûne. Les détenus exigent notamment une libération sous caution et la levée de l’interdiction pesant sur leur organisation. Cette situation a relancé le débat sur la gestion des grèves de la faim en milieu carcéral et les droits des prisonniers.
Les militants
La grève a débuté, d’après le reportage, avec Caesar Zahra, âgé de 20 ans, et Amo Jeeb, 30 ans, détenus à la prison de Bronzefield. Ils ont été rapidement rejoints par Heba Moraissi, 31 ans, incarcérée à New Hall, ainsi que par d’autres activistes dont Tota Khoja (29 ans), Kamran Ahmed (28 ans) et Louie Chiaramello (22 ans). Plusieurs autres participants ont été contraints d’interrompre leur jeûne en raison de problèmes de santé persistants. Les personnes en cause font face à des accusations liées à des intrusions, notamment dans une base aérienne et des sites appartenant à des entreprises de défense, accusations qu’ils réfutent.
Les revendications et réponses officielles
Les grévistes demandent la remise en liberté sous caution, la levée de l’interdiction du mouvement Palestine Action et, pour certains, la fermeture d’une entreprise de défense visée par leurs actions. Les avocats des militants ont critiqué le refus du ministre des Affaires étrangères de les rencontrer pour dialoguer. De leur côté, le Premier ministre a assuré que « les règles et procédures nécessaires » étaient respectées dans le traitement des détenus. Le ministre des prisons a indiqué que l’administration pénitentiaire possède une expérience importante dans la gestion des grèves de la faim et a précisé qu’elle ne tiendrait pas de réunions avec des détenus ou leurs représentants.
Risques médicaux évoqués
Les avocats et familles des détenus ont signalé des retards ou des insuffisances dans la surveillance médicale et l’accès aux soins pour certains des grévistes. Sept prisonniers ont été hospitalisés depuis le début de la grève, dont cinq à plusieurs reprises, selon les informations disponibles. Un médecin urgentiste en lien avec les familles a mis en garde que certains militants « meurent lentement » en l’absence d’alimentation, décrivant le basculement du métabolisme après environ trois semaines. Il a expliqué que, une fois les réserves de graisse épuisées, l’organisme commence à puiser dans les muscles et les tissus des organes, augmentant le risque d’une défaillance physique soudaine et imprévisible.
Une mobilisation dans les rues de Londres
La situation a déclenché une mobilisation visible à Londres, où une manifestation s’est tenue récemment à Piccadilly pour réclamer la libération des grévistes ou l’ouverture de canaux de dialogue officiels. Des centaines de personnes se sont rassemblées, portées par des slogans demandant la protection de la vie des détenus et en imputant la responsabilité au gouvernement. Parmi les intervenants, la sœur de l’un des militants a pris la parole lors d’une conférence de presse pour alerter sur l’état de santé de son frère. Les manifestants ont également critiqué l’attitude du gouvernement, qu’ils jugent incohérente au regard des valeurs de défense des droits humains revendiquées par certains responsables avant leur accession au pouvoir.