Explosion dans l’usine Elkem Silicones de Saint-Fons, près de Lyon, a fait quatre blessés, dont l’un est en pronostic vital engagé, selon l’AFP et le parquet de Lyon. L’accident s’est produit dans l’atelier pilote du site, classé Seveso seuil haut, où des essais sur une méthode de dévolatilisation d’huiles de silicone hydrogénées étaient menés. « Le pronostic vital est engagé pour une personne », a précisé à l’AFP Guillaume Artois, chargé de la communication. Le parquet a ouvert une enquête pour « blessures involontaires par personne morale suivies d’incapacité supérieure à trois mois » et les autorités indiquent que la déflagration pourrait avoir été provoquée par une émission d’hydrogène gazeux. Une centaine de pompiers a été mobilisée et des zones autour de l’usine ont été confinées; environ un millier de personnes ont été confinées autour du site.

À Saint-Fons: quatre blessés et cadre industriel sensible
Les victimes sont trois hommes et une femme. Il s’agit d’un ingénieur chimiste, de deux techniciens spécialisés et d’une personne du département santé environnement de l’usine, qui travaillaient dans l’atelier pilote du site, classé Seveso seuil haut, au moment de l’explosion, a précisé l’entreprise. La déflagration a pu être causée par l’émanation d’hydrogène «dans un atelier expérimental», avait déclaré lundi à la presse Jean-Pierre Lerat, le directeur de l’usine.
Cet atelier constitue une « unité bien particulière, le laboratoire pilote, qui n’est pas connecté au reste du site », selon l’entreprise. Il avait été installé en 2021 et répondait aux exigences des « dernières normes de sécurité », a-t-elle assuré à l’AFP. Une équipe y testait une méthode de dévolatilisation d’huiles de silicone hydrogénées, une « manipulation relativement courante dans un atelier pilote ». Comme rapporté par Le Figaro, l’entreprise avait été épinglée à plusieurs reprises ces dernières années, notamment pour des non-conformités en matière de sécurité.
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« Il y avait une réaction qui se passait mal et l’équipe est intervenue. Pendant l’intervention, il y a eu une émission, probablement d’hydrogène gazeux, qui a pu déclencher l’explosion », a ajouté le porte-parole de l’entreprise. En 2016, déjà sur le même site Elkem de Saint-Fons, une personne avait été tuée dans l’incendie de fûts de silicone dans un entrepôt de 2 500 m2.

Enquête et sécurité au cœur du dossier
Le parquet de Lyon a confirmé un bilan de quatre blessés, dont trois « grièvement brûlés », et indiqué avoir ouvert une enquête pour « blessure involontaire par personne morale suivie d’incapacité supérieure à trois mois ». Selon la communication de l’entreprise, l’incident a entraîné la fermeture temporaire d’axes et une intervention coordonnée avec les secours; la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS) et la DCOS étaient saisies pour déterminer les causes et les circonstances.
Selon Le Figaro, l’entreprise avait été épinglée à plusieurs reprises ces dernières années, notamment pour des non-conformités en matière de sécurité. En parallèle, l’employeur a rappelé que l’atelier pilotait des essais visant une dévolatilisation d’huiles et qu’il était isolé du reste du site. Les autorités indiquent que des analyses techniques et des auditions sont en cours pour établir le rôle exact de chaque étape et des protocoles de sécurité.
Dans ce contexte, les autorités ont réaffirmé l’importance des procédures de sécurité autour des sites Seveso et des installations sensibles, tandis que le lien entre l’atelier pilote et l’incident est au cœur des investigations.