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Alors que le calme régnait pour la plupart des foyers au matin de Noël, une nuit d’angoisse a secoué les habitants vivant à proximité du volcan Piparo, à Trinidad et Tobago. Une reprise soudaine de l’activité volcanique et des mouvements de terrain menacent désormais la sécurité des résidents, ravivant les craintes de risques naturels majeurs dans la région.
Une nuit de Noël sous haute tension
Bien que les sifflements et les éruptions sonores du volcan Piparo se soient atténués à la tombée de la nuit la veille de Noël, le répit fut de courte durée pour les riverains. Fedell Solomon, dont la maison est située à quelques centaines de mètres du cratère, témoigne d’une nuit blanche. Si les bruits atmosphériques ont cessé, ce sont les craquements de sa propre habitation et le bruit des racines d’arbres se rompant sous la pression du sol qui l’ont tenu éveillé.
« Les grondements du volcan ont diminué, c’est assez calme là-haut, mais les mouvements de terrain continuent », a déclaré M. Solomon. Selon lui, bien que sa propriété ait déjà subi des dommages par le passé, la situation était stable depuis des années. Or, dès mercredi matin, le sol a recommencé à bouger, provoquant l’apparition de nouvelles fissures autour de sa maison durant la nuit.
Dégâts structurels et vie quotidienne perturbée
L’impact de cette activité volcanique sur les infrastructures locales est déjà visible. Chez les Solomon, la cuisine située à l’étage a commencé à s’affaisser, et une pièce située à l’arrière s’est détachée, glissant de plusieurs mètres par rapport au reste de la structure. Ces mouvements ont entraîné la rupture des conduites d’eau et une coupure d’électricité temporaire.
Bien que le courant ait été rétabli, la famille, installée ici depuis 37 ans — bien avant l’éruption majeure de 1997 —, se tient prête à évacuer à tout moment. Leur réunion familiale prévue pour le jour de Noël a été maintenue, mais dans des conditions précaires, réduisant les festivités au strict minimum face à l’incertitude.
L’angoisse de la communauté face aux risques naturels
D’autres résidents partagent cette inquiétude croissante. Sur Panchoo Road, Ismael Lallsingh reste en état d’alerte maximale. Par mesure de précaution, il a envoyé sa fille de neuf ans chez des proches, craignant pour sa sécurité alors que lui et son épouse tentaient de maintenir un semblant de normalité pour le déjeuner de Noël.
Pour Gunnessram Harrilal, dont le domicile est le plus proche du cratère, la situation est critique. Il avoue dormir « d’un seul œil », conscient que les conditions géologiques peuvent basculer instantanément. « Après ce qui s’est passé mercredi, nous devons être vigilants. Il faut garder les oreilles grandes ouvertes », confie-t-il.
Le dilemme de la relocalisation
Malgré les recommandations des autorités suggérant une évacuation, plusieurs habitants, dont M. Harrilal, ont choisi de rester, faute d’alternatives viables. Ils estiment que le centre communautaire proposé n’est pas une option adaptée à leurs besoins sur le long terme.
Observations géologiques et réponse des autorités
Les témoins rapportent des explosions continues dès 6 heures du matin mercredi. Les inspections visuelles ont révélé de la boue fraîche entourant le cratère et des fissures modérément profondes encerclant la zone. L’une de ces crevasses s’étend désormais vers la chaussée, rendant la route impraticable pour certains véhicules.
Si le monticule de boue formé au niveau du cratère s’est légèrement affaissé depuis, un sifflement constant persiste, témoignant de la pression souterraine. La ministre des Travaux et des Infrastructures, Jearlean John, s’est rendue sur le site du volcan Piparo pour évaluer la situation, bien qu’aucune déclaration officielle sur les mesures d’urgence n’ait encore été communiquée.