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Hypermarchés: déclin structurel du non alimentaire en France

par Marie
France

Les hypermarchés français traversent une mutation majeure, confirmée par plusieurs entretiens avec des experts du secteur. Le commerce en ligne offre une praticité et une capacité de comparaison qui modulent durablement les habitudes d’achat. Les paniers se livrent à domicile et les consommateurs s’habituent à une offre plus variée et souvent moins chère hors magasin. Dans ce contexte, les hypermarchés doivent réinventer leur offre, en particulier sur le non alimentaire.

En France, les hypermarchés subissent un recul structurel du non alimentaire

Selon les analyses, ce n’est plus une conjoncture mais un mouvement structurel. « Ce n’est plus une conjoncture, c’est structurel. Ça fait un moment qu’ils reculent sur le non alimentaire. » a déclaré un expert du secteur. Dans le sport, le bricolage ou l’électroménager, les surfaces s’amenuisent et l’offre non alimentaire se fragmente.

Hypermarchés et mutation du non alimentaire en France
Hypermarchés et mutation du non alimentaire en France

La différence majeure vient de la montée du commerce en ligne qui propose plus de choix, des prix plus bas et des avis consommateurs qui aident à faire un choix éclairé. Dans ce contexte, les enseignes maintiennent encore du milieu de gamme sur le textile, mais l’espace dédié au non alimentaire se réduit sensiblement, signe d’un aveu d’échec selon les prises de parole des spécialistes.

Le commerce en ligne redessine l’offre et les habitudes

La montée du commerce en ligne transforme les raisons de se déplacer en magasin. « On a la même offre, voire beaucoup plus en ligne », souligne un analyste.

« Pour les magasins, ça veut dire qu’il faut vraiment trouver les bonnes raisons pour pousser les consommateurs à se déplacer alors qu’on a la même offre, voire beaucoup plus en ligne. Amazon prétend vendre 250 millions de références en France. Il y a forcément un produit que vous cherchez alors qu’un gros hypermarché propose 40 000 références. »

Que révèle le débat sur le prix et la diversité des produits ?

« Partout, c’est pour ça qu’ils souffrent. L’hypermarché est un concept de masse qui, durant les années 60-70, correspondait à une réalité sociologique. Il y avait une classe moyenne très nombreuse et très homogène dans ses attentes. Aujourd’hui, on est de plus en plus différents les uns des autres et l’hypermarché se fait attaquer de toutes parts. Au niveau du prix, il ne peut pas suivre. Quand vous avez un tee-shirt à 2,30 € chez Shein, l’argument classique de l’hyper, qui était on ne vend pas cher, tombe. Si vous voulez maintenant un tee-shirt à la mode, plein d’enseignes vont vous en proposer un au goût du jour. Si vous voulez un truc responsable, vous allez chez Asphalte ou ailleurs. Les marchés se sont fragmentés et l’hypermarché, qui a besoin de faire de la masse, est encore au milieu du gué. C’est ça, son drame. »

Face à ces dynamiques, les enseignes et les consommateurs peuvent attendre des ajustements, des différenciations et éventuellement une réévaluation des surfaces dédiées au non alimentaire afin de compenser la volatilité de la demande. Le débat sur l’alignement des prix et la diversité des produits demeure central pour l’avenir des hypers en France.

Source: https://www.lalsace.fr/economie/2025/12/26/ils-sont-encore-au-milieu-du-gue-pourquoi-les-hypermarches-sont-de-plus-en-plus-delaisses

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