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Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a supervisé le lancement d’essais de missiles de croisière stratégiques longue portée et a appelé à un développement « illimité et soutenu » des forces nucléaires de combat de son pays, ont rapporté les médias d’État lundi.
Un test sous haute surveillance
Selon l’agence officielle KCNA, M. Kim s’est déclaré satisfait après que les missiles ont suivi leur trajectoire au-dessus de la mer à l’ouest de la péninsule coréenne et atteint leurs objectifs.
L’agence n’a pas précisé la zone exacte du tir, mais Séoul a indiqué avoir détecté plusieurs lancements dimanche depuis la zone de Sunan, près de Pyongyang. L’état-major sud-coréen a par ailleurs averti que d’autres essais pourraient avoir lieu d’ici la fin de l’année.
Discours et justification
Lors de l’opération, Kim Jong Un a affirmé que « vérifier régulièrement la fiabilité et la rapidité de réaction des composantes du dispositif de dissuasion nucléaire est un exercice responsable », arguant que le pays fait face à diverses menaces sécuritaires.
Il a également réitéré l’engagement de Pyongyang à consacrer tous ses efforts au « développement illimité et soutenu » de sa force nucléaire de combat, formulation destinée à souligner la priorité accordée à l’armement stratégique.
Inspection du sous-marin stratégique et autres démonstrations
Plus tôt dans la semaine, la KCNA a rapporté que Kim avait inspecté un sous-marin stratégique guidé « propulsé par un réacteur nucléaire » de 8 700 tonnes en cours de construction. L’agence a publié des images montrant davantage du navire, ce qui n’était plus arrivé depuis plusieurs mois.
Le dirigeant a mis en garde contre le projet sud-coréen de développer des sous-marins nucléaires, le qualifiant de menace pour la sécurité nord-coréenne « qui doit être contrée ». Lors de la visite, il était accompagné de sa fille, présentée comme une possible successeure, et a supervisé des essais de missiles sol-air longue portée.
Contexte politique et calendrier
Ces activités interviennent alors que Pyongyang multiplie les inaugurations d’usines et d’infrastructures, dans un effort pour finaliser le plan quinquennal en cours avant le IXe Congrès du Parti des travailleurs, attendu début 2026. Le congrès doit définir les grandes orientations du pays pour les cinq prochaines années.
La flambée d’essais s’inscrit aussi dans une politique de normalisation déclarée du statut nucléaire par le régime. Depuis 2019, Pyongyang affirme être un État nucléaire « irréversible », posture renforcée par des démonstrations militaires répétées.
Répercussions régionales
Les lancements et les déclarations de Pyongyang accroissent les tensions dans la péninsule. Séoul et Washington surveillent de près ces développements, tandis que la Corée du Nord affirme répondre à ce qu’elle considère comme des menaces extérieures.
Par ailleurs, Pyongyang a cherché à approfondir ses relations avec Moscou, relation que les autorités nord-coréennes présentent comme un soutien stratégique accru à la suite d’une coopération militaire signalée ces dernières années.
L’enchaînement des essais et des visites officielles illustre la volonté du régime de conjuguer démonstration de force militaire et mise en valeur des progrès internes à la veille d’une échéance politique majeure.