Table of Contents
Selon Aimen Dean, ancien agent du Secret Intelligence Service (MI6) devenu informateur pour les services secrets britanniques, les autorités font face à une menace terroriste durable et sous-estimée. Dans plusieurs entretiens récents, il affirme qu’un attentat majeur pourrait survenir à tout moment, comparable au 11 septembre 2001 ou aux attaques du 7 juillet 2005 à Londres. Il soutient que des réseaux dormants d’Al-Qaida pourraient être activés rapidement.
Ce n’est pas une question de si, mais de quand
Selon lui, le Royaume‑Uni compterait des centaines d’individus liés à des réseaux dormants, voire des cellules capables d’agir rapidement. Bien qu’il admette qu’il est impossible de chiffrer précisément ce total, il affirme que la menace demeure structurelle et non conjoncturelle. Il estime aussi que l’attention excessive portée à des menaces géopolitiques extérieures détourne l’attention des risques internes, notamment l’islamisme radical et ses réseaux transnationaux, ainsi que l’influence supposée de certains États du Moyen-Orient qui soutiendraient ou hébergeraient des organisations extrémistes.
Parcours et perspective de l’ex-informateur
Né au Moyen‑Orient, Aimen Dean aurait embrassé très tôt les milieux djihadistes. À l’adolescence, il aurait combattu en Bosnie, puis rejoint l’Afghanistan, où il aurait reçu une formation à la fabrication d’explosifs. Il aurait côtoyé plusieurs figures majeures du jihadisme, dont Osama bin Laden et Khalid Sheikh Mohammed, principal architecte des attaques du 11 septembre. Après les attentats contre les ambassades américaines en Afrique de l’Est en 1998, il affirme avoir pris conscience de la portée des actions auxquelles il participait. Il aurait alors quitté Al‑Qaïda et aurait été recruté peu après par les services britanniques, qui l’auraient engagé comme source infiltrée.
Des attentats déjoués grâce au renseignement
Pendant plusieurs années, Aimen Dean aurait transmis des informations depuis l’intérieur même des réseaux djihadistes. Selon ses déclarations, ces renseignements auraient contribué à faire échouer plusieurs projets d’attentats majeurs, y compris une attaque visant le métro de New York. Il raconte avoir été averti, à l’été 2001, de la préparation d’un événement d’envergure impliquant les États‑Unis sans en connaître la nature exacte; quelques semaines plus tard survenaient les attentats du 11 septembre. Aujourd’hui installé sous une identité protégée, il estime que les cellules dormantes, le terrorisme dit « loup solitaire » et la radicalisation locale constituent un risque permanent pour le Royaume‑Uni. Il mentionne notamment des réseaux qui transitaient par Londres et certaines mosquées radicalisées dans les années 1990 et 2000.
Une lutte élargie et des perspectives
Pour cet ancien agent, la lutte antiterroriste ne peut se limiter à la surveillance technologique. Elle doit aussi s’appuyer sur une lecture idéologique des mouvements islamistes et sur une coopération internationale ciblée afin d’identifier et d’interrompre les réseaux avant qu’ils n’agissent. Dans le contexte actuel, le Royaume‑Uni demeure en niveau de vigilance élevé et les autorités rappellent régulièrement que plusieurs projets d’attentats ont été déjoués ces dernières années, tout en appelant la population à la vigilance sans spéculer sur des scénarios précis. La lutte se poursuit contre l’extrémisme violent sous toutes ses formes.