Des critiques émergent autour de la « taxe émeutes » adoptée par le Sénat. Cette mesure est présentée comme un nouvel impôt destiné à financer les coûts liés à l’ordre public après des épisodes de violence dans les villes. Pour ses opposants, elle représente une étape supplémentaire dans une fiscalité déjà lourde et elle cible les contribuables ordinaires plutôt que les auteurs des dégradations.
Selon ses détracteurs, elle frappe les personnes qui n’ont rien commis et les ménages ainsi que les commerces qui paient déjà des coûts élevés. Elle augmente la charge pour ceux qui travaillent et assurent leur foyer, leur véhicule et leur activité professionnelle. Pour certains, il s’agit d’un prélèvement supplémentaire au moment où l’argent est déjà serré par l’électricité chère, les impôts et les frais liés à l’ordre public.
Le symbole est violent. Assimiler l’émeute à une catastrophe naturelle reviendrait à suggérer qu’elle est inévitable et qu’il serait vain d’agir. Cela renvoie l’idée que les violences pourraient devenir régulières et que l’État n’est plus capable d’anticiper, mais seulement d’indemniser.
Des critiques soulignent que l’adoption de cette taxe s’inscrit dans une logique où l’État assure après coup et transfère les coûts sur les contribuables. On déplore l’absence d’une réponse claire sur les causes profondes des violences et sur les responsables. Certains estiment que la mesure privilégie une solution technique à une véritable politique de prévention et de sécurité.
Pour certains observateurs, la droite est perçue comme ayant soutenu la mesure sans proposer d’alternative robuste, ce qui donne l’impression d’un manque de courage politique. Cette perception décrit une droite plus préoccupée par des chiffres que par des choix stratégiques face à la crise. D’autres jugent que l’épisode reflète les limites d’un consensus politique incapable de nommer les causes.
Les citoyens paient déjà par l’électricité surtaxée, par le coût des carburants et par l’inflation fiscale. La taxe émeutes serait ajoutée à cette facture lorsque les vitrines sont brisées et les voitures incendiées, selon les critiques. Dans ce cadre, l’addition du prélèvement est ressentie comme une aggravation d’une pression déjà lourde.
Pour les opposants, cette mesure illustre une reddition des outils de politique publique et un transfert du désordre sur les habitants. Elle est vue comme un signe que l’État renonce à ses fonctions et demande aux citoyens de s’adapter plutôt que d’agir. Cette orientation est présentée comme incompatible avec l’objectif de sécurité et de justice collective.
La question qui demeure n’est pas seulement celle de l’équité de la taxe, mais celle du rapport entre le coût du désordre et la réponse politique. Comment expliquer et corriger les causes des violences sans alourdir sans cesse la facture des Français ? Le débat porte aussi sur le consentement des citoyens et sur la manière dont ils réagissent à une fiscalité perçue comme punitive.