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Yémen : le gouvernement craint un retrait émirati seulement symbolique

par Sara
Yémen, Émirats arabes unis, Arabie saoudite

Le gouvernement yéménite met en doute l’annonce d’un « retrait » et craint que le retrait forces émiraties ne soit qu’un geste symbolique. Selon le vice-ministre de l’Information, Mohammed Qeizan, les éléments du Conseil de transition du Sud, soutenus par Abou Dhabi, restent massivement présents à Hadramout et dans la province d’Al-Mahra, ce qui, d’après lui, constitue le cœur de la crise.

Les réserves du gouvernement

Dans une interview accordée à une chaîne arabe, Mohammed Qeizan a appelé à un départ effectif et non à « une simple déclaration destinée à flatter les opinions ». Il a rappelé l’annonce similaire faite par les Émirats en 2019, puis, selon lui, des actes contraires à la souveraineté yéménite, citant notamment des frappes contre l’armée nationale en 2022 dans la province de Shabwah.

Le responsable a également imputé à Abou Dhabi la responsabilité des mouvements du Conseil de transition à Hadramout et Al-Mahra, qu’il décrit comme décidés unilatéralement et exécutés sur directives extérieures. Ces opérations auraient, selon lui, inclus la prise de camps militaires et d’institutions officielles, l’abaissement du drapeau national et des épisodes de désordre préparant, selon son analyse, l’éventuelle proclamation d’un « État du Sud ».

Situation militaire sur le terrain

Sur le terrain, Qeizan a signalé des retraits de certaines unités de l’armée tandis que d’autres se seraient rendues ou auraient prêté allégeance au Conseil de transition sous la menace des armes. Face à ces événements, le président du Conseil de commandement présidentiel a exhorté les forces armées et les services de sécurité à regagner leurs casernes et à se coordonner avec les autorités locales et la direction de la coalition.

Le vice-ministre a par ailleurs dénoncé la présence de forces émiraties dans plusieurs points stratégiques — aéroport de Riyan à Mukalla, port d’Al-Dhabba, et les îles de Socotra et Mayyun — en invoquant officiellement la lutte contre le terrorisme. Il a précisé que le gouvernement yéménite n’avait pas sollicité ces déploiements et a accusé ces contingents d’avoir été employés contre des Yéménites et des responsables politiques.

Impact humanitaire

Selon Qeizan, les zones occupées par le Conseil de transition ont été le théâtre de violations et de pertes civiles, provoquant des déplacements internes. Des familles auraient fui vers Marib et d’autres régions, alimentant un risque d’aggravation de la crise humanitaire si la situation devait se prolonger.

Le gouvernement met en garde contre la possibilité qu’un retrait purement formel soit suivi d’un soutien indirect visant à semer d’autres troubles. Il affirme garder la possibilité d’engager des recours devant des tribunaux internationaux pour défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays.

Réactions régionales et récents développements

Dans la nuit de mardi, la coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite a indiqué avoir frappé par voie aérienne des armes et des véhicules de combat arrivés au port de Mukalla à bord de deux navires, après un transit depuis un port du Golfe. Riyad a qualifié sa sécurité nationale de « ligne rouge » et accusé les Émirats d’avoir poussé le Conseil de transition à mener des opérations militaires près de la frontière saoudienne, dans les provinces de Hadramout et Al-Mahra.

Abou Dhabi a rejeté ces allégations, affirmant ne pas avoir dirigé une partie yéménite pour mener des opérations affectant la sécurité saoudienne et réaffirmant son attachement à la sécurité de l’Arabie saoudite. Le ministère de la Défense des Émirats a précisé, pour sa part, avoir mis fin aux derniers mandats de ses équipes de lutte contre le terrorisme au Yémen et avoir cessé sa présence militaire dans le cadre de la coalition en 2019.

Depuis le début décembre, les forces du Conseil de transition contrôlent Hadramout et Al-Mahra, deux provinces qui représentent une part importante du territoire yéménite et qui refusent, pour l’instant, les appels locaux et régionaux au retrait.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/12/31/%d9%88%d9%83%d9%8a%d9%84-%d9%88%d8%b2%d8%a7%d8%b1%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d8%a5%d8%b9%d9%84%d8%a7%d9%85-%d8%a7%d9%84%d9%8a%d9%85%d9%86%d9%8a%d8%a9-%d9%86%d8%aa%d9%85%d9%86%d9%89-%d8%a3%d9%86

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