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1er Mai en France : entre 157 000 et 300 000 manifestants, incidents à Paris

by Sara
1er Mai en France : entre 157 000 et 300 000 manifestants, incidents à Paris
France

Jeudi 1er mai 2024, entre 157 000 et 300 000 manifestants ont défilé en France à l’occasion des traditionnels cortèges du 1er Mai. Cette journée a été marquée par une forte mobilisation syndicale, des inquiétudes sociales et économiques, mais aussi par des incidents violents à Paris, notamment autour du stand du Parti socialiste où des élus et militants ont été pris à partie.

Manifestation du 1er mai à Paris, estimations CGT et ministère de l'Intérieur
La CGT a fait état de 100 000 manifestants à Paris, contre 32 000 selon le ministère de l’Intérieur. LP/Olivier Arandel

Une mobilisation en nette augmentation

La Confédération générale du travail (CGT) a évalué la participation autour de 300 000 manifestants sur tout le territoire français, répartis dans environ 270 cortèges, dont près de 100 000 à Paris. En comparaison, l’an dernier, la CGT avait comptabilisé 210 000 participants (dont 50 000 à Paris), tandis que les autorités avaient dénombré 121 000 personnes.

De leur côté, les autorités ont évalué le nombre total de manifestants à 157 000, avec 32 000 à Paris. Malgré la majorité des cortèges s’étant déroulée dans le calme, le ministère de l’Intérieur a signalé 72 interpellations, dont 52 dans la capitale, et 28 gardes à vue, dont 19 à Paris.

Violences autour du Parti socialiste à Paris

Le cortège parisien a connu des tensions importantes lorsqu’un groupe d’individus, s’apparentant à des « black blocs », a pris pour cible un stand du Parti socialiste. Quatre élus et militants socialistes ont été légèrement blessés lors d’une altercation où ils ont été accusés d’être des « vendus » ou des « pourris ». Le groupe, vêtus en noir, a bousculé et molesté ces représentants, provoquant une vive agitation.

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a condamné fermement cette « violence de fanatiques » et annoncé des plaintes en justice. Le député Jérôme Guedj, déjà confronté à des agressions lors d’un rassemblement précédent, a dû être évacué du cortège. Des accusations d’insultes à connotation antisémite, qui restent contestées, ont notamment été évoquées.

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a qualifié cette attaque d’« absolument lamentable ». Marylise Léon, la numéro un de la CFDT, absente du rassemblement parisien, s’est dite « atterrée » par ces événements.

Ces incidents contrastent avec une ambiance plus apaisée à Dunkerque, où plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées sous l’égide de la CGT, en présence d’élus de divers horizons politiques, notamment Olivier Faure (PS), François Ruffin (ex-LFI), Marine Tondelier (Écologistes) et Aurélie Trouvé (LFI). Ce rassemblement s’est tenu dans un contexte d’inquiétudes liées au plan social d’ArcelorMittal, qui envisage de supprimer environ 600 postes, principalement dans cette ville portuaire.

Une présence importante dans plusieurs grandes villes

Les revendications sociales se sont également exprimées dans d’autres villes françaises. À Metz, des salariés d’ArcelorMittal Florange, menacés par la suppression de 113 emplois, ont participé activement au cortège. À Rennes, les organisateurs ont compté 4 000 participants tandis que la préfecture en a recensé 3 000. Guillaume Naœud, éducateur social et membre de Force Ouvrière, a alerté sur le contexte international tendu : « Les budgets militaires vont augmenter et le social et le scolaire vont trinquer. »

À Marseille, où la préfecture a estimé 3 600 manifestants et la CGT jusqu’à 15 000, Carole Nejjari, professeure d’histoire-géographie, soulignait les préoccupations économiques et internationales. Les cortèges ont également rassemblé entre 6 500 et 10 000 personnes à Toulouse, environ 3 000 à Narbonne, 1 800 à Brest, 2 200 à Nancy, et près de 2 900 à Strasbourg.

Appels à de nouvelles mobilisations syndicales

Avant le départ du cortège parisien, Sophie Binet, numéro un de la CGT, a annoncé une nouvelle journée de manifestations et de grèves prévue le 5 juin, afin de réclamer l’abrogation de la réforme des retraites. Frédéric Souillot, secrétaire général de Force Ouvrière, a souligné que son syndicat exigeait également une hausse des salaires et le retrait de cette réforme.

Une journée marquée par l’absence d’unité syndicale

Cette édition 2024 de la Journée internationale des travailleurs s’est déroulée sans unité syndicale. La CGT, la FSU, Solidaires et plusieurs organisations de jeunesse ont appelé à manifester « contre l’extrême droite, pour la paix, les libertés et la justice sociale ». Murielle Guilbert, codéléguée de Solidaires, a dénoncé la « trumpisation du monde » et la montée du racisme, relevant qu’aucun salarié ne semble aujourd’hui insensible à ces enjeux.

Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, a prononcé un discours appelant à un 1er Mai « politique » et « antiraciste », plaidant également pour une nationalisation d’ArcelorMittal.

Par ailleurs, Marylise Léon (CFDT) et Laurent Escure (Unsa) ont participé à une table ronde à Paris dédiée à la « crise du travail », qu’ils ont qualifiée de « grand impensé du moment ».

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source:https://www.leparisien.fr/economie/1er-mai-entre-157-000-et-300-000-manifestants-en-france-des-socialistes-pris-a-partie-a-paris-01-05-2025-NWXNQZEB4NCT3F2OA24QBJVBTQ.php

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