Home Actualité2023, l’année de la pire catastrophe en Libye passe sans responsabilité ni réparation.

2023, l’année de la pire catastrophe en Libye passe sans responsabilité ni réparation.

by Sara

Près de quatre mois après la tragédie du cyclone "Daniel" qui a frappé l'est de la Libye le 11 septembre, la région reste empêtrée dans les dommages substantiels. Les localités concernées par l'onset de ce désastre se heurtent à un manque criant de responsabilité et de mesures de redressement. Alors que les voix des habitants, des militants et des organisations à la fois locales et internationales se lèvent pour dénoncer l'insuffisance de la réponse apportée à la crise, cette calamité met en lumière les zones d'ombre des institutions gouvernementales et l'urgence d'une meilleure gouvernance en situation de crise.

Réponse Inadaptée et Ralentissement Bureaucratique

La réaction gouvernementale a été marquée par une lenteur exacerbée par une bureaucratie étouffante et des signes manifestes d'impréparation aux situations d'urgence. Face à une crise qui a nécessité une réponse rapide et coordonnée, les témoignages récoltés auprès des acteurs sur le terrain dépeignent un tableau sombre : une réalité où les efforts de sauvetage, notamment l'extraction des victimes et le soutien aux sinistrés, se sont perdus dans les méandres d'une réactivité officielle inadéquate, malgré la mobilisation sociale initiale et le soutien d'organisations telles que le Croissant-Rouge libyen.

Chiffres Controversés et Gestion de l'Information

La discorde règne autour des chiffres officiels du désastre. Les autorités de l'Est libyen persistent à ne reconnaître "que" 4 200 victimes, alors que des estimations non officielles et des déclarations répétées de l'organisme d'ambulance et d'urgence de Tripoli font état de plus de 16 000 morts à Derna et dans les environs. L'ONU annonce plus de 4 000 morts, 8 000 disparus et 43 000 déplacés, basé sur des chiffres non révisés. Ce conflit de chiffres s'accentue suite à la démission du porte-parole du comité d'urgence du gouvernement de l'Est, laquelle démission souligne l'impossibilité de mener à bien la mission confiée et de communication de données précises à la population. L'écart entre les chiffres avancés et la réalité soulève de sérieuses questions sur la transparence et l'efficacité de la gestion de la crise.

Conditions des Déplacés et Reconstruction au Point Mort

Plus de 44 000 personnes ont été déplacées par des inondations dévastant notamment les villes de Derna, Sousa, Shahat et autres régions du Jabal Al Akhdar, la majorité d'entre elles étant relocalisées dans l'Est libyen. Ces déplacés font face à des conditions humanitaires difficiles, s'aggravant avec l'arrivée de l'hiver et l'utilisation des écoles comme abris provisoires. Les deux gouvernements du pays n'ont pas fourni les ressources fondamentales nécessaires, aggravant le fardeau de ceux qui, sans aide, s'efforcent de nettoyer les maisons et les rues des débris.

La présence simultanée de deux autorités législatives et exécutives en Libye complique considérablement la capacité de réaction face à une telle catastrophe. Pendant ce temps, les opérations de déblaiement et de reconstruction restent paralysées, et les acteurs locaux continuent de lutter contre les impacts persistants de la tragédie.

Enquêtes Infructueuses et Quête de Responsabilité

Les responsables libyens, qui avaient promis une enquête sur l'effondrement des barrages de la vallée de Derna suite aux inondations, n'ont pas encore apporté de conclusions, trois mois après le désastre. Les appels à la responsabilité s'intensifient, tant au niveau local que par des instances internationales telles que Human Rights Watch, qui insistent sur l'urgence d'une enquête indépendante pour faire la lumière sur les manques qui ont conduit à cette catastrophe et ouvrir la voie à la responsabilisation des coupables.

Face à un bilan humain et matériel saisissant et à une gestion de crise défaillante, la situation en Libye met en exergue la nécessité de renforcer les mécanismes de gouvernance en cas de catastrophe naturelle et de mettre en œuvre des mesures urgentes d’assistance et de réparation envers les populations touchées.

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