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Tout en reconnaissant le rôle essentiel de la famille dans l’ancrage des valeurs chez les enfants, il faut admettre que la guidance et la réussite restent liées à des facteurs plus vastes. Une revue américaine identifie cinq clés pratiques, fondées sur la recherche, pour aider les éducateurs à influencer positivement les valeurs de leurs enfants.
Selon la revue Greater Good, les valeurs ne sont pas accessoires dans l’éducation des enfants : elles font partie intégrante de leur développement spirituel et psychologique. Les recherches montrent que les premiers signes de cette disposition apparaissent très tôt : la tendresse maternelle laisse une empreinte sur la vision du monde du nourrisson, et vers 5-6 ans, les traits de l’identité morale se font plus nets.
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Cette identité morale reste toutefois malléable jusqu’à ce que l’enfant développe une meilleure maîtrise de lui-même et la capacité de considérer le point de vue d’autrui. Avec le temps et sous l’influence de la famille, des pairs, de l’école et des médias, et à mesure que son raisonnement et sa gestion émotionnelle mûrissent, ses valeurs deviennent plus claires et plus stables.
La revue Greater Good est éditée par le Greater Good Science Center de l’Université de Californie. Elle traduit les recherches psychologiques et sociales en conseils pratiques pour la vie quotidienne, utiles aux parents et aux éducateurs soucieux d’une éducation des enfants ancrée dans la science.
La relation parent-enfant, point de départ
Comme pour toute question d’éducation, le développement des valeurs repose d’abord sur la qualité du lien entre parents et enfant. Une relation fondée sur le soutien et l’écoute favorise l’enracinement moral et des comportements constants au quotidien.
Des études montrent que la priorité des parents devrait être d’exprimer de l’affection et de partager du temps de qualité avec leurs enfants. Ces gestes simples correspondent aux principes d’une parentalité bienveillante et efficace.
Servir d’exemple par l’action
Les parents sont la première référence morale pour leurs enfants. Leur cohérence dans l’expression de la compassion, de la justice et des autres valeurs nourrit l’apprentissage moral des enfants.
Les enfants apprennent en observant. Lorsque les paroles et les actes des adultes coïncident, les valeurs restent vivantes et crédibles, même face aux pressions des pairs et de la société.
À l’inverse, une contradiction entre ce qu’on enseigne et ce qu’on fait crée de la confusion et peut renforcer des comportements négatifs chez l’enfant.
Expliquez vos choix — parlez de la pratique
Voir un comportement ne suffit pas toujours à le comprendre pour un enfant. Il a besoin qu’on lui explique pourquoi on agit ainsi : les circonstances, les alternatives envisagées et les raisons du choix.
Adopter une posture transparente aide l’enfant à saisir le sens des actions plutôt qu’à retenir un simple modèle à imiter sans comprendre.
- Décrivez ce qui s’est passé et les choix possibles.
- Expliquez si la décision était difficile et si vous en êtes satisfait.
- Admettez vos erreurs : dites «j’ai eu tort», excusez-vous et montrez comment vous comptez réparer.
Exemple concret : «J’ai dit au commerçant qu’il s’était trompé dans la monnaie. J’irai demain lui rendre la différence, car l’honnêteté et un revenu honnête sont plus importants que le gain immédiat.»
Apprenez ensemble et échangez les rôles
L’éducation n’est plus un flux unidirectionnel du parent vers l’enfant. L’apprentissage est souvent réciproque : les enfants influencent aussi les adultes par leurs intérêts et leurs priorités.
Donner de l’espace aux enfants pour exprimer leurs vraies passions permet de transformer les valeurs en choix conscients et identitaires plutôt qu’en prescriptions extérieures.
- Encouragez des actions concrètes : une visite bénévole courte, une petite cagnotte pour un projet, ou une tâche hebdomadaire au service de la famille.
- Écoutez, questionnez et expérimentez ensemble pour intégrer ces valeurs par la pratique.
Réalité et acceptation des failles
Tous croyons en certaines vertus sans toujours les appliquer. Nous connaissons les comportements néfastes et pourtant nous y replongeons parfois. Ce décalage entre croyance et action fait partie de l’expérience humaine depuis longtemps.
Ce n’est plus suffisant d’invoquer la seule «volonté» : nos actes sont façonnés par les émotions, les habitudes et l’environnement. Ainsi, la force personnelle seule ne suffit pas à forger un système de valeurs solide.
La solution est pragmatique et progressive :
- Instaurer des petites habitudes qui soutiennent les valeurs : excuses immédiates après une erreur, réparation rapide des torts, respect des engagements.
- Aménager l’environnement pour faciliter la tenue des engagements : réduire l’usage compulsif des réseaux sociaux, organiser le temps d’écran, prévoir des plans alternatifs pour les situations récurrentes.
- Faire des valeurs un sujet de dialogue et de mise en pratique quotidienne, jusqu’à ce qu’elles deviennent des automatismes : par exemple, apprendre une compétence par de courtes répétitions journalières qui finissent par s’intégrer naturellement.