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500000 migrants : comment le flot d’Al-Aqsa a influencé l’émigration
La confrontation entre l’occupation et la résistance est souvent déséquilibrée du point de vue militaire. Les forces d’occupation, avec leurs armées organisées, leur équipement sophistiqué et leurs stratégies avancées, surpassent largement la résistance populaire, qui est généralement moins bien armée et préparée. Ainsi, le but de la résistance n’est pas nécessairement de vaincre l’ennemi par knockout, mais d’augmenter le coût de l’occupation sur le long terme.
Le coût de l’occupation pour l’occupant
La résistance cherche à faire comprendre à l’occupant que maintenir sa présence est beaucoup plus coûteux que de se retirer. Ce travail peut durer des générations, et de nombreux sacrifices, y compris ceux de dizaines et peut-être de centaines de milliers de martyrs, sont souvent nécessaires.
Dans cette dynamique, la résistance bénéficie du fait que sa capacité à endurer les sacrifices et les pertes dépasse largement celle de l’occupant, qui promet à ses citoyens un niveau de vie élevé, mais échoue de manière répétée à tenir ses promesses.
Ce phénomène est particulièrement évident dans le cadre du conflit entre la résistance palestinienne et l’occupation israélienne. L’objectif n’est pas un succès rapide, mais plutôt de convaincre l’occupant que son existence est constamment menacée et que le coût de sa présence augmente continuellement.
La tempête d’Al-Aqsa et ses conséquences
La situation s’est intensifiée avec l’opération « Flot d’Al-Aqsa » du 7 octobre 2023. Au-delà du nombre élevé de morts et de prisonniers parmi les forces d’occupation, cette opération a provoqué d’énormes répercussions économiques et politiques, générant des vagues d’agitation au sein de la société israélienne. Beaucoup d’Israéliens ont réalisé que leur pays n’était plus cet havre de paix promis par les fondateurs de l’État d’occupation et ont commencé à envisager de quitter cette terre pour retourner d’où ils venaient.
Fuite après le Flot
En novembre 2023, Juan Cole, professeur d’histoire, a écrit un article audacieux suggérant que les Israéliens, plutôt que de proposer un refuge pour les Palestiniens, devraient être ceux qui envisagent l’émigration. Des sondages indiquent qu’un tiers des Israéliens souhaitent émigrer, et que près de la moitié de la génération actuelle vivant à l’étranger n’a pas l’intention de revenir.
Juan a indiqué que cette envie d’émigrer était à la fois due à des facteurs internes, comme le déclin de la démocratie en Entité sioniste et la montée de l’extrême droite, mais également résultait d’une « psychose collective » due à des décennies de conflits avec les Palestiniens.
Il a exhorté le monde occidental à ouvrir ses portes aux Israéliens en quête d’un nouveau départ, en leur offrant des nationalités et la possibilité de créer un nouveau foyer, en reconnaissance des injustices passées envers les Juifs.
Les statistiques émergentes
Avant le début de l’année 2024, des rapports indiquaient que 470 000 Israéliens avaient émigré suite à l’opération Flot d’Al-Aqsa, sans indication de leur retour. Le nombre d’immigrés juifs en Entité sioniste a chuté de 50 % au cours du mois suivant octobre 2023, puis de 70 % en novembre de la même année.
En juin 2024, il a été rapporté que 500 000 Israéliens avaient quitté l’État d’occupation. Les résultats préliminaires montrent également une diminution significative du nombre d’Israéliens rentrant au pays. Les chiffres de l’immigration inverse au cours du premier mois de l’opération Flot d’Al-Aqsa ont augmenté de 285 % par rapport à l’année précédente.
Ce déclin de la confiance envers la direction militaire israélienne a été particulièrement marqué parmi les partisans de l’extrême droite, qui ont également commencé à remettre en question la légitimité de leurs dirigeants.
Des tensions internes croissantes
Des études indiquent qu’un quart des Juifs en Entité sioniste et 40 % des Palestiniens de l’intérieur réfléchissent à l’idée d’émigrer. Le climat politique incertain et l’escalade du radicalisme religieux alimentent ce désir de quitter Entité sioniste, un phénomène qui peine à être reconnu par les autorités. La guerre actuelle a aggravé les craintes d’une perte de légitimité internationale et d’un retrait général vers des positions plus extrêmes au sein de la société israélienne.
Vers une émigration plus large
Il semble évident que la situation actuelle impose des défis politiques, économiques et sociétaux considérables. La guerre actuelle pourrait déboucher sur une guerre politique acharnée, alimentée par des défis économiques massifs et un besoin urgent d’adaptation sociale. Dans ce contexte, davantage d’Israéliens pourraient décider de quitter le pays à coup sûr.
Un changement de culture
Traditionnellement, les émigrants israéliens étaient souvent perçus comme des traîtres. Cependant, ce stigmate semble diminuer, surtout à mesure que de plus en plus d’Israéliens cherchent à quitter le pays pour des raisons économiques. Des enquêtes montrent que 69 % des citoyens israéliens désirent migrer pour des raisons économiques, un chiffre en hausse par rapport aux années antérieures.
Avant le Flot d’Al-Aqsa, il était déjà clair que la confiance des libéraux et des progressistes en Entité sioniste avait diminué. Le printemps 2023 a montré un afflux sans précédent de demandes de passeports européens, signalant une volonté croissante de quitter le pays. Les événements de octobre 2023 ont agi comme un catalyseur, intensifiant une tendance existante vers l’émigration.
Conclusion
En somme, l’opération Flot d’Al-Aqsa a exacerbé une tendance déjà présente, et les migrations massives pourraient bouleverser l’équilibre démographique en Entité sioniste, augmentant la radicalisation et l’isolement de l’État à l’avenir. Alors que les questions de survie et de stabilité demeurent au cœur des préoccupations, le pays se dirige vers un avenir incertain, marqué par des luttes internes et des défis extérieurs.