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Dans la nuit du dimanche 16 au lundi 17 mars, la garde nationale de Tunisie a annoncé avoir secouru 612 migrants subsahariens qui tentaient de rejoindre l’Europe, tout en découvrant les corps de dix-huit autres candidats à l’immigration originaires de pays d’Afrique subsaharienne.
Opérations de sauvetage au large de Sfax
Les rescapés ont été secourus lors de plusieurs opérations au large de la région de Sfax, après que leurs embarcations ont chaviré ou sont tombées en panne. Les unités de la garde maritime ont réussi à faire échouer plusieurs tentatives séparées de rallier clandestinement l’espace européen, selon un communiqué de la direction de la garde nationale.
Des vidéos diffusées par des gardes-côtes montrent des personnes épuisées, souvent avec des bouées noires, incluant des femmes et des enfants, dont certains semblent sans vie. Ces images montrent également un corps flottant dans la mer, ainsi que des migrants en détresse tentant de nager vers le navire des gardes-côtes. D’autres migrants, exténués, reçoivent de l’eau des sauveteurs.
Une situation précaire pour les migrants
La Tunisie, dont le littoral est à moins de 150 km de l’île italienne de Lampedusa, est devenue un point de départ majeur en Afrique du Nord pour les migrants cherchant à atteindre l’Europe. Entre 20 000 et 25 000 Subsahariens vivent dans des campements de fortune, privés d’eau potable, d’hygiène et de soins médicaux, surtout dans des zones comme El Amra, près de Sfax, d’où partent régulièrement des bateaux.
Récemment, des internautes tunisiens ont relayé des appels, parfois teintés de racisme, demandant l’évacuation des migrants, se plaignant de l’occupation de leurs terres par des tentes et de l’accumulation de déchets.
Les dangers de la Méditerranée
Selon un rapport de l’Unicef, le nombre de migrants morts ou disparus en Méditerranée a dépassé les 2 200 en 2024, dont près de 1 700 sur la dangereuse route entre l’Afrique du Nord et l’Italie. La majorité de ces personnes fuient des conflits violents et la pauvreté.
A la suite de discours xénophobes du président tunisien Kaïs Saïed, le nombre de migrants d’Afrique subsaharienne rapatriés a augmenté, tandis que les tentatives d’émigration clandestine se sont intensifiées.
Partenariats et augmentations d’interceptions
Sous l’impulsion de l’Italie, l’Union européenne a signé en juillet 2023 un partenariat avec la Tunisie, offrant 150 millions d’euros d’aide budgétaire et 105 millions d’euros pour lutter contre l’immigration irrégulière. Ces aides ont conduit à une hausse des interceptions de bateaux clandestins en 2024, avec une réduction significative des arrivées en Italie, diminuant de 80 % par rapport à 2023.