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En 2025, 67 journalistes ont été tués, selon un rapport de Reporters sans frontières (RSF). Près de la moitié de ces victimes ont péri dans la bande de Gaza, visées par les forces de l’occupation israélienne, d’après les données publiées par RSF.
Le bilan met en lumière une année particulièrement meurtrière pour la profession, marquée par une tendance à l’impunité et par des attaques délibérées contre des journalistes en exercice.
Bilan chiffré et responsabilités
RSF souligne que 79 % des victimes ont été touchées par des tirs provenant d’armées régulières ou de groupes armés, ou ont été assassinées par des réseaux de criminalité organisée.
- 37 journalistes tués par des armées régulières ou des groupes armés.
- 16 journalistes assassinés par des gangs de criminalité organisée.
L’organisation insiste sur le fait que ces décès ne sont pas accidentels : les journalistes ont été ciblés en raison de leur activité professionnelle.
Tibo Broutin, directeur général de Reporters sans frontières, a imputé la montée de ces attaques à l’impunité : selon lui, l’échec des instances internationales à faire respecter les lois protégeant les journalistes et la réticence des gouvernements à intervenir ont contribué à cette escalade.
Il a averti que les journalistes, autrefois témoins privilégiés des événements historiques, se retrouvent désormais progressivement « victimes secondaires, témoins gênants, cartes de négociation, pions dans des jeux diplomatiques » et, dans certains cas, « des personnes qu’il est nécessaire d’éliminer ».
Gaza en tête des zones les plus meurtrières
La bande de Gaza a été la zone la plus meurtrière pour les journalistes en 2025, concentrant environ 43 % des décès recensés à l’échelle mondiale.
RSF rapporte que, depuis octobre 2023, plus de 220 journalistes ont été tués par les forces israéliennes, dont 65 pendant l’exercice de leur métier.
Philippe Luroth, ancien président de la Fédération internationale des journalistes, a dénoncé l’« objectif systématique » visant les journalistes dans la bande de Gaza, qu’il qualifie de double crime contre l’humanité et contre la liberté d’expression. Il rappelle que les journalistes sont des civils qui doivent être protégés, alors qu’ils jouent un rôle de témoins dans un contexte de forte censure.
Autres foyers de danger
Outre Gaza, plusieurs régions ont enregistré des pertes importantes parmi les professionnels des médias :
- Ukraine : l’armée russe continue de cibler des reporters locaux et internationaux.
- Soudan : quatre journalistes ont été tués en 2025, dont deux après leur enlèvement par les forces du soutien rapide.
- Mexique : pays le plus dangereux après Gaza, avec neuf journalistes tués en 2025, reflet de l’influence croissante des cartels de la drogue.
RSF note que l’Amérique latine a été le théâtre de 24 % des assassinats de journalistes dans le monde cette année-là.
Détentions et disparitions
Au 1er décembre 2025, 503 journalistes étaient emprisonnés à travers le monde, d’après RSF. Les pays comptant le plus grand nombre de détenus sont :
- Chine : 121 journalistes emprisonnés.
- Russie : 48 journalistes détenus.
- Myanmar (Birmanie) : 47 journalistes en prison.
Le rapport précise que Moscou détient le plus grand nombre de journalistes étrangers, notamment 26 Ukrainiens.
Dans les prisons israéliennes, 20 journalistes palestiniens restent incarcérés, dont 16 arrêtés au cours des deux dernières années dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.
Par ailleurs, 135 journalistes sont portés disparus dans 37 pays. RSF signale que 72 % des cas de disparition se concentrent au Moyen-Orient et en Amérique latine.
L’organisation met en garde : l’impunité et le manque de volonté politique pour protéger les journalistes ont transformé ces derniers de simples témoins en cibles d’élimination. Comme le résume le rapport de RSF, « les journalistes ne meurent pas, ils sont tués ».
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