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Ce vendredi soir, Abou Sangaré, interprète principal de « l’Histoire de Souleymane », a été couronné du César de la meilleure révélation masculine. À 23 ans, ce mécanicien guinéen a captivé le public avec sa performance remarquable, tout en se retrouvant récemment sous la menace d’une obligation de quitter le territoire français.
Un début prometteur
Abou Sangaré a remporté ce prestigieux prix pour sa performance dans le film de Boris Lojkine. Avant de recevoir ce César, il avait déjà été récompensé par plusieurs autres distinctions, notamment le Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes, le trophée du meilleur acteur au prix cinéma Evok Collection, ainsi que le prix du cinéma européen du meilleur acteur et le Prix Lumière.
Un rôle poignant
Dans « l’Histoire de Souleymane », Sangaré incarne le personnage éponyme, un Guinéen livreur à vélo à Paris. Le film dépeint son parcours difficile, où il fait face à la méfiance et à la maltraitance de certains clients tout en recevant de l’aide d’autres. En attendant son entretien pour une demande d’asile, Souleymane tente de mémoriser une histoire fictive à raconter. Ce long-métrage, intense et poignant, explore les raisons qui poussent cet Africain à traverser la Méditerranée, avec une performance d’Abou Sangaré marquée par une intensité rare.
Un parcours hors du commun
Originaire de Guinée, Abou Sangaré a quitté son pays à l’âge de 15 ans pour aller en Algérie, espérant gagner de l’argent pour soigner sa mère. Après des mois de travail, il décide de rejoindre l’Europe. Il traverse la Méditerranée sur une embarcation surchargée, avant de poser ses bagages en France.
À son arrivée, il n’a jamais été scolarisé et a commencé à travailler dans la mécanique. Malgré ses efforts pour obtenir un statut légal, ses demandes de titre de séjour ont été refusées à plusieurs reprises, en raison de son entrée irrégulière en France.
Un tournant décisif
En 2023, alors qu’il est bénévole dans une association d’aide aux migrants, il découvre qu’une équipe de cinéma recherche un Guinéen. Lors d’une séance d’improvisation, il impressionne le réalisateur Boris Lojkine et obtient le rôle principal. Le film « l’Histoire de Souleymane » est bien reçu, et alors qu’il fait face à des menaces d’expulsion, son producteur engage une avocate pour l’aider.
Finalement, en janvier 2025, Abou Sangaré obtient un titre de séjour salarié d’un an, marquant un moment de soulagement dans son parcours.
De mécanicien à acteur
Bien que son rêve ait longtemps été de devenir mécanicien, le succès d’« l’Histoire de Souleymane » a ouvert de nouvelles portes. Avec des propositions de rôles et un projet de série en vue, Sangaré jongle désormais entre ses carrières de mécanicien et d’acteur. En recevant son César, il témoigne de son parcours difficile et de l’importance de l’intégration dans la société. « Merci à vous pour votre intégration au sein de l’humanité », a-t-il déclaré, touché par les félicitations reçues.