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Accusations de viol à Mazan : Gisèle P. exige la vérité
Gisèle P., victime de violences psychologiques et sexuelles pendant près de dix ans, a décidé de ne rien « cacher » de l’horreur qu’elle a vécue. Ce procès emblématique, qui débute au palais de justice d’Avignon, met en lumière des faits d’une gravité extrême.
Le procès de Dominique P.
Dominique P., retraité, est accusé d’avoir drogué son épouse et d’avoir permis à des inconnus de la violer à leur domicile à Mazan. Lors de l’ouverture des débats le 2 septembre, le président de la cour criminelle de Vaucluse a annoncé que le procès se tiendrait en public, malgré une demande de huis clos formulée par l’accusation.
Gisèle P., 72 ans, a exprimé son désir de rendre publique son expérience, affirmant que son vécu devait être exposé. Ses trois enfants, également parties civiles, partagent cette volonté.
Une voix forte contre le silence
Lors d’une déclaration, l’un des avocats de Gisèle, Me Stéphane Babonneau, a souligné : « Ma cliente souhaite que ce qu’elle a vécu se sache. Elle n’a pas à se cacher. » Ce positionnement met en lumière la lutte contre le silence qui entoure souvent les violences sexuelles en France.
Un autre avocat, Me Antoine Camus, a également insisté sur l’importance de la transparence dans ce procès. Il a déclaré : « Les violences sexuelles dans ce pays s’honorent du silence. Alors ici pas de silence, et publicité totale des débats comme le demandent les parties civiles. »
Des arguments pour le huis clos mis de côté
Bien que le ministère public ait plaidé pour un huis clos en évoquant des vidéos de viols, les juges n’ont pas été convaincus. Selon eux, la publicité des débats est essentielle, même face aux préoccupations soulevées par les avocats de la défense, qui craignent un traitement sensationnaliste de l’affaire.
Le procès, qui réunit un nombre exceptionnel d’accusés — 51 personnes âgées de 26 à 74 ans — se déroulera pendant quatre mois, jusqu’au 20 décembre. Cette affaire est emblématique de la lutte contre la soumission chimique et a déjà suscité des manifestations de groupes féministes devant le palais de justice.
Mobilisation et soutien aux victimes
Une quinzaine de membres de collectifs féministes, tels que « Les Amazones d’Avignon » et « Osez le féminisme 84 », se sont mobilisées dès le début du procès, affirmant leur soutien aux victimes avec des slogans par exemple « Violeurs, on vous voit, victimes, on vous croit ».
Ce procès de viol à Mazan constitue un moment clef dans la reconnaissance et la lutte contre les violences faites aux femmes, faisant écho à des problématiques de société profondément ancrées.