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Affaire Bétharram : 217 dénonciations, une lente quête de justice

by charles
Affaire Bétharram : "J’en vomis encore…", 17 nouvelles plaintes déposées ce mercredi
France

Une nouvelle étape dans l’affaire des abus sexuels au sein de l’institution religieuse de Bétharram a été franchie avec le dépôt de 17 nouvelles plaintes, portant le total à 217 signalements depuis janvier 2024. Ces faits, couvrant une période allant de 1961 à 1993, concernent principalement des agressions sexuelles, des viols et des violences commis par des membres de la congrégation des pères de Bétharram dans les Pyrénées-Atlantiques.

Un bilan lourd et des victimes encore en souffrance

Portées par Alain Esquerre, porte-parole des victimes, ces nouvelles dénonciations révèlent l’ampleur du scandale qui secoue l’église locale. Parmi les personnes mises en cause figurent 15 religieux, ainsi que 4 laïcs, dont trois surveillants et un professeur de gymnastique. Plusieurs anciens élèves, désormais adultes, racontent la difficulté à briser le silence après des décennies d’oubli ou de refoulement. Didier Carrère-Laas confie : « Quand j’étais à Bétharram, je vomissais de la bile le dimanche avant d’y retourner. J’en vomis encore ». La douleur de ces victimes reste vive, longtemps enfouie, mais désormais exhumée par la justice.

Une réponse judiciaire et politique en attente

La majorité de ces plaintes pourraient être classées sans suite en raison de la prescription, un aspect qui ajoute à la frustration des victimes. Toutefois, le dépôt de nouvelles dénonciations souligne l’importance pour eux de faire entendre leur voix. Le conflit dépasse le seul cadre judiciaire, puisqu’une commission parlementaire a été saisie en mars dernier. Son rapport, publié en juillet, préconise notamment l’instauration d’une imprescriptibilité des crimes sexuels commis sur mineurs, une proposition soutenue par de nombreuses associations de victimes.

Par ailleurs, la congrégation des pères de Bétharram a reconnu sa responsabilité dans ces violences en mars dernier. Elle finance une commission d’enquête indépendante, à hauteur de 120 000 euros, chargé de recueillir la parole des anciens élèves et de faire la lumière sur ces abus persistants.

Frustrations et initiatives des victimes

Les victimes dénoncent une lenteur dans l’avancée de l’enquête, notamment en ce qui concerne les moyens alloués à la recherche des coupables. Lors d’une sortie du tribunal, Alain Esquerre a souligné que les enquêtes « souffrent d’un manque de moyens » et que l’action politique semble encore trop timide pour accompagner ces démarches. La frustration est exacerbée par le manque de transparence sur le nombre précis de plaintes receuillis dans différents commissariats, cette information restant en partie confidentielle.

Les victimes envisagent également de demander une audience auprès du pape Léon XIV, afin de dénoncer la gestion des scandales par l’église et obtenir une prise de conscience à Rome. Selon Esquerre, des scandales similaires touchent aussi d’autres régions, notamment en Afrique, en Thaïlande et en Uruguay. Des accords auraient été passés localement avec certaines victimes pour étouffer ces dossiers, un phénomène dénoncé par le collectif, qui souligne la présence possible de responsables impliqués dans ces affaires.

Affaires d'abus sexuels à Bétharram

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