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Un homme a été condamné à une amende pour la diffusion d’images nazies, mais pas pour une insulte visant Robert Habeck, ministre fédéral allemand de l’Économie et vice-chancelier. Cette affaire controversée mêle accusations d’antisémitisme et polémique politique autour d’une publication sur le réseau social X.
Une amende prononcée pour diffusion d’images nazies, pas pour insulte à Habeck
La justice allemande a émis un mandat pénal contre un homme dont le domicile avait été perquisitionné après un post jugé insultant envers Robert Habeck sur le réseau social X. Toutefois, la sanction ne concerne pas cette insulte qualifiée de « Schwachkopf » (imbécile). Le tribunal d’instance de Haßfurt a imposé une amende équivalente à 90 jours-amendes pour l’utilisation de symboles d’organisations anticonstitutionnelles et terroristes ainsi que pour incitation à la haine raciale.
Le défenseur du prévenu a annoncé son intention de faire appel, ce qui entraînera un procès ultérieur. Les investigations relatives à l’insulte envers Habeck ont pour leur part été suspendues provisoirement par le parquet de Bamberg, qui a précisé que la sanction liée à la diffusion de l’image contenant le portrait du ministre avec la mention « Schwachkopf PROFESSIONAL » n’avait qu’un poids négligeable par rapport aux autres accusations.
Des accusations liées à des images et propos antisémites
Le mandat pénal inclut plusieurs autres chefs d’accusation, dont la diffusion d’un portrait d’Adolf Hitler et d’un visuel antisémite datant de la période nazie. Selon Me Marcus Pretzell, avocat de la défense, le suspect avait retweeté ce portrait en l’accompagnant d’un commentaire contextualisant l’image. Les six autres cas reprochés au prévenu concernent diverses infractions.
Une image nazie évoquant l’incitation à la haine raciale
Au cours de l’enquête, il a été signalé que l’homme aurait publié au printemps 2024 sur X une photo en lien avec l’époque nazie, susceptible de constituer une incitation à la haine raciale. Cette image montre un membre des SS ou de la SA tenant une affiche où l’on peut lire « Deutsche kauft nicht bei Juden » (« Allemands, n’achetez pas chez les Juifs »), accompagnée de la mention « Wahre Demokraten! Hatten wir alles schon mal! » (« De vrais démocrates ! Nous avons déjà vécu ça auparavant ! »).
Jusqu’à ce qu’une décision judiciaire soit rendue, la présomption d’innocence s’applique au prévenu.
Déroulement de l’enquête et importance publique
La perquisition à l’encontre de l’homme dans la région de Basse-Franconie avait suscité une certaine surprise, y compris chez les collaborateurs du ministre Habeck. Le parquet de Bamberg a précisé que cette perquisition avait été demandée avant même que le ministre écologiste ne dépose plainte. Le signalement avait été transmis au Bureau fédéral de la police criminelle via un portail en ligne.
Les autorités ont souligné l’intérêt public particulier de cette procédure du fait de la fonction gouvernementale du plaignant, en tant que ministre fédéral et vice-chancelier allemand. De plus, des soupçons d’une attitude antisémite à l’égard du prévenu, âgé de 64 ans, avaient motivé les investigations. Lors d’une opération nationale en novembre, les enquêteurs avaient saisi une tablette informatique chez lui.