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Afrique 2025 : bouleversements politiques, sécuritaires et économiques

par Sara
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Afrique 2025 a été marquée par une série d’événements qui ont profondément redessiné les équilibres politiques, sécuritaires et économiques du continent. Coups d’État, scrutins controversés, crises sociales et remaniements diplomatiques se sont succédé, posant de nouvelles questions sur la gouvernance et la stabilité régionale. Ces mutations laissent entrevoir des trajectoires divergentes pour 2026 selon que les États optent pour la réforme et la coopération ou pour le surcroît d’autoritarisme et de fragmentation.

Politique et transformations

L’année a débuté par un changement à la tête de l’institution panafricaine, avec l’élection de Mahmoud Ali Yusuf à la présidence de la Commission africaine. Ce renouvellement s’est inscrit dans un climat politique tendu, prolongé par la disparition, quelques mois plus tard, du leader kényan Raila Odinga, dont les obsèques ont profondément ému l’opinion publique régionale.

Sur le plan national, plusieurs pays ont connu des basculements brutaux. À Madagascar, un soulèvement populaire a débouché sur la chute du président Andry Rajoelina et la prise de pouvoir par un commandant militaire. En Guinée-Bissau, l’armée a renversé le président Umaro Sissoco Embaló en pleine période électorale, contraignant ce dernier à fuir le pays.

Dans certains cas, les tentatives de putsch ont été de courte durée : au Bénin, une opération militaire annoncée n’a finalement pas abouti et le président a réaffirmé son retour au pouvoir après des interventions extérieures. Parallèlement, des réformes constitutionnelles et des condamnations judiciaires ont renforcé l’impression d’une recomposition autoritaire dans plusieurs capitales.

Élections et changements de direction

Outre les coups d’État, 2025 a été une année électorale intense. Le retour au pouvoir de l’ancien président du Malawi illustre la résilience d’acteurs politiques traditionnels, tandis que des transitions pacifiques ont eu lieu dans des pays comme les Seychelles, où le chef de l’opposition a remporté la présidence.

Cependant, de nombreux scrutins ont été entachés de violences, d’exclusions d’opposants et d’arrestations, notamment en Tanzanie et au Cameroun. Des présidents en place ont remporté des mandats supplémentaires dans un contexte de contestation et d’accusations de fraudes.

Plusieurs pays attendent encore la tenue ou les résultats de scrutins décisifs, notamment en Guinée et en République centrafricaine, clôturant une année déjà chargée en consultations électorales.

Sécurité et nouvelles alliances

La sécurité a dominé l’agenda, en particulier en Afrique centrale et de l’Est. Les combattants du mouvement M23 ont pris le contrôle de zones stratégiques de l’est de la République démocratique du Congo, y compris l’aéroport de Goma, exacerbant une crise humanitaire et militaire.

Sur le plan diplomatique, une médiation menée par le Qatar a permis la tenue d’un sommet tripartite entre responsables rwandais et congolais, suivi d’un accord de paix signé peu après à Washington. Malgré cela, les tensions régionales restent vives et les frontières du dialogue sont encore fragiles.

  • Pressions et accusations réciproques entre l’Éthiopie et l’Érythrée ont ravivé les inquiétudes sur la stabilité du Horn.
  • L’inauguration controversée du Grand Barrage de la Renaissance par le Premier ministre éthiopien a ajouté une dimension supplémentaire aux frictions hydrauliques régionales.

Économie et enjeux énergétiques

Sur le plan économique, 2025 a montré combien les chocs politiques se répercutent sur les chaînes de valeur et l’accès aux ressources. La présidence de la Banque africaine de développement a été confiée à un dirigeant mauritanien, signalant des évolutions dans les instances financières continentales.

Parmi les secteurs affectés, l’industrie du thé au Kenya a subi des pertes importantes liées à des tensions diplomatiques régionales. Au Sahel, les attaques contre des convois ont provoqué une crise de carburant dans plusieurs pays, entraînant de longues files d’attente devant les stations et un impact direct sur l’économie quotidienne.

Les questions énergétiques ont aussi pris une dimension géopolitique, avec des annonces de retrait de certains soutiens internationaux à des projets africains et des débats sur la participation de pays africains à des sommets économiques internationaux.

Droits, société et contestation

La protection des droits civils a été mise à l’épreuve. Des décès en détention, des procès contre des proches d’anciens chefs d’État et des vagues de répression contre des opposants ont nourri les critiques locales et internationales. Des manifestations anti-gouvernementales ont parfois tourné à la violence, causant des pertes humaines dans plusieurs pays.

Plusieurs gouvernements ont fait l’objet d’accusations de détention arbitraire et de disparition forcée d’activistes, renforçant les appels à des enquêtes et à une supervision accrue des pratiques sécuritaires. Les sociétés civiles ont multiplié les voix pour réclamer justice et transparence, souvent au prix de lourdes répressions.

En perspective

Afrique 2025 illustre la fragilité et la complexité des trajectoires nationales et régionales. Les événements de cette année ont mis en lumière la nécessité d’approches combinant renforcement des institutions, dialogue régional et réponses économiques inclusives.

À l’aube de 2026, deux scénarios restent possibles : soit un apaisement mêlant réformes et coopération, soit une poursuite des logiques de crise qui prolongerait instabilité et divisions. Le choix des acteurs politiques, de la société civile et des partenaires internationaux sera déterminant pour l’orientation du continent.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/12/24/%d8%a3%d9%81%d8%b1%d9%8a%d9%82%d9%8a%d8%a7-2025-%d8%b9%d8%a7%d9%85-%d8%a7%d9%84%d8%aa%d8%ad%d9%88%d9%84%d8%a7%d8%aa-%d8%a7%d9%84%d8%b3%d9%8a%d8%a7%d8%b3%d9%8a%d8%a9

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