Table of Contents
Des agriculteurs de l’Eure ont récemment pris une mesure radicale en murant les permanences de députés, en réponse à la chute de Michel Barnier et à la récente motion de censure qui a entraîné la démission du gouvernement. Ce mouvement, orchestré par la FNSEA et les Jeunes agriculteurs de l’Eure, a eu lieu le vendredi 20 décembre.
Une action de protestation symbolique
Les membres des syndicats agricoles ont invité tous les députés du département à venir s’expliquer sur leur vote concernant la motion de censure, qui a eu lieu le 9 décembre. Selon les agriculteurs, la destitution du gouvernement empêche la mise en place des mesures promises suite aux mobilisations de l’hiver 2024. Cela comprend le budget 2025, qui avait été prévu pour alléger le coût du travail saisonnier et annuler la hausse de la fiscalité sur le gazole agricole.
*«Ce vote, et la démission du gouvernement, plonge la profession agricole dans la pénombre et remet en question tous les engagements qui avaient été pris pour venir en aide aux agriculteurs en difficulté»*, ont exprimé les Jeunes agriculteurs sur les réseaux sociaux. Sur les cinq députés eurois, seuls trois ont répondu à l’appel, tandis que deux autres ont choisi de ne pas se présenter. En réaction, leurs permanences ont été murées, et du foin a été déposé à l’entrée. La FNSEA a déclaré sur X : *«Les absents ont toujours tort»*.
Des actions qui s’étendent
Après cette action, les syndicats agricoles de l’Eure ont préféré organiser cette rencontre avant d’agir, contrairement à d’autres régions de France où des actions similaires avaient déjà eu lieu. Le 11 décembre, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a condamné fermement cette série d’actions, touchant plus de 30 députés en une semaine. Elle a déclaré que *«la détresse et les inquiétudes, aussi légitimes qu’elles soient, ne sauraient s’exprimer par l’intimidation à l’endroit de représentants démocratiquement élus»*.
Une colère palpable au sein de la profession agricole
Les permanences des députés ont été visées par diverses actions de protestation, incluant des murs, de la peinture, et même des déchets. Les députés du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national, qui ont voté pour la motion de censure, ont surtout été ciblés. Des figures politiques comme l’ex-président François Hollande et le chef du groupe parlementaire socialiste, Boris Vallaud, ont également vu leurs permanences endommagées.
A Dijon, la députée Catherine Hervieu, représentant Les Écologistes, a été touchée par des jets de peinture. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a réagi en déclarant : *«On ne peut pas pousser les gens à bout et s’étonner de réactions qui vont au-delà de ce qui serait raisonnable. Et je demande que soit entendue la colère agricole depuis un an. […] Bien sûr qu’on a peur que ça dérape et on n’a jamais eu aussi peur»*.